Anita Fetz (PS/BS), Pascale Bruderer (PS/AG), Anne Seydoux (PDC/JU) et peut-être Liliane Maury Pasquier (PS/GE) vont quitter la politique l'an prochain. Problème: ces quatre conseillères aux Etats seront très probablement remplacées par des hommes.
Le cas argovien est symptomatique: la base du Parti socialiste cantonal désignera le candidat pour sauver le siège vacant laissé par Pascale Bruderer. Tout indique que Cédric Wermuth devrait être préféré à Yvonne Feri. Le même scénario pourrait se répéter à Bâle et à Genève.
"Les beaux discours ne suffisent pas"
Des femmes socialistes pourraient certes remplacer des hommes à Neuchâtel et dans le Jura. Mais pas de quoi rassurer la sénatrice genevoise Liliane Maury Pasquier, pour qui les femmes au Conseil des Etats sont "une espèce en voie de disparition".
"Les beaux discours ne suffisent pas. Ca ne peut changer que si on prend des mesures volontaristes", affirme-t-elle. "Seuls les partis qui pratiquent les quotas de listes obtiennent d'avoir au final suffisamment de femmes élues", poursuit Liliane Maury Pasquier.
Le congrès socialiste a d'ailleurs voté une résolution pour la parité hommes-femmes sur les listes pour la Chambre haute. A ce titre, le PS joue une partie de sa crédibilité en tant que parti à la pointe en matière d'égalité.
Les femmes largement minoritaires à droite
Du côté de la droite, les perspectives ne sont pas meilleures. La démocrate-chrétienne Anne Seydoux sera probablement remplacée par Charles Juillard. La Jurassienne lance un appel à l'engagement des femmes.
"J'invite toutes les femmes qui en ont envie à se battre au sein de leur parti pour obtenir des places sur les listes pour le Conseil des Etats", déclare Anne Seydoux. Pour elle, il s'agit de "donner confiance en elles" aux "jeunes femmes de talent" qui peuplent les partis.
Quant au PLR, il n'a qu'une seule sénatrice en la personne de Karin Keller Sutter. Mais la Saint-Galloise est promise à une carrière gouvernementale et, à moins d'une surprise, le PLR pourrait se retrouver sans aucune représentante aux Etats après les prochaines élections fédérales.
Stéphane Deleury