Les manifestants brandissaient des pancartes proclamant "La parité c'est maintenant", "Même travail, salaire différent" ou encore "Marre d'attendre...".
L'égalité des sexes est en effet ancrée dans la Constitution fédérale depuis 37 ans et la loi en la matière est en vigueur depuis 22 ans. Mais le pouvoir et l'argent sont toujours répartis différemment, ont indiqué les syndicats, partis et organisations à l'origine de cette manifestation.
20% de moins pour les femmes
Les femmes gagnent environ 20% de moins que les hommes, elles sont sous-représentées dans le monde politique et économique et accomplissent la plus grande partie du travail non payé.
Chaque mois, une femme perd en moyenne 600 francs par rapport à ses collègues masculins. Cet argent manque aux femmes et à leurs familles, il manque aussi pour leur prévoyance professionnelle.
Débat aux Chambres fédérales
Alors que le Conseil national débat de la révision de la loi sur l'égalité, les manifestants exigent qu'il impose des instruments efficaces comme des contrôles salariaux obligatoires, une adaptation des salaires féminins discriminatoires et des amendes dissuasives, au cas où une entreprise ne respecterait pas l’égalité salariale.
Le Conseil des Etats avait donné son feu vert en mai à un projet revu à la baisse. Il avait décidé que les entreprises occupant au moins 100 travailleurs, soit moins de 1% des employeurs, devraient procéder à une analyse de l’égalité salariale tous les quatre ans et la faire vérifier par un organe indépendant. Le Conseil fédéral voulait fixer la barre à 50 employés.
Menace de "grève des femmes"
Les députés doivent à leur tour se prononcer lundi. La décision s'annonce serrée: la commission de l'éducation du National n'a accepté que de justesse d'entrer en matière sur le sujet.
La chambre du peuple "doit corriger la révision de la loi", affirme le syndicat Unia dans un communiqué publié samedi. Faute de quoi, les femmes sont prêtes à faire grève en 2019 "pour enfin concrétiser les droits des femmes et l'égalité".
ats/mre