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Les cantons romands réagissent à la hausse des primes maladie en 2019

Les primes d'assurance maladie augmenteront de 1,2% l'an prochain
Les primes d'assurance maladie augmenteront de 1,2% l'an prochain / 19h30 / 3 min. / le 24 septembre 2018
L'augmentation des primes maladie est le reflet de l'évolution des coûts de la santé dans le canton, a indiqué lundi l'Etat du Valais. A Neuchâtel, le Conseil d'Etat s'inquiète de la forte hausse dans le domaine ambulatoire.

Le canton du Valais subira l'an prochain la hausse la plus forte de la prime moyenne, avec 3,6%, pour une moyenne nationale de 1,2%.

Source: OFSP. Le site détaille également les régions de primes pour Berne, Fribourg, le Valais et Vaud. Le calculateur des primes 2019 de la Confédération est disponible ici.

Depuis quelques années, les coûts valaisans à charge de l'assurance obligatoire des soins augmentent ainsi davantage qu'en moyenne suisse, précise lundi l'Etat du Valais dans un communiqué.

Les hausses les plus importantes sont constatées dans le domaine ambulatoire (+4,8% pour les consultations chez les médecins indépendants et +3,9% pour les traitements ambulatoires dans les hôpitaux et cliniques), ainsi que dans les soins de longue durée (+4,4% pour les établissements médico-sociaux et l'aide à domicile).

Pour compenser l’augmentation des primes, le canton du Valais a prévu une enveloppe budgétaire de 192,6 millions de francs (cofinancée par la Confédération et le canton) pour les subsides 2019. Le montant est supérieur de 12,5 millions à celui de 2018.

>> Lire aussi : Les primes maladie grimperont de 1,2% en moyenne l'an prochain

"Explosion des coûts" dans l'ambulatoire à Neuchâtel

Dans le canton de Neuchâtel, la hausse des primes maladie sera en moyenne de 3,1% pour 2019, la deuxième plus forte progression de Suisse. Le canton souligne lundi que les primes neuchâteloises restent légèrement inférieures aux primes moyennes romandes pour toutes les catégories d'assurés.

Le Conseil d'État se réjouit de constater que les prestataires du domaine stationnaire, sur lesquels il dispose de moyens d'action, en l'occurrence les hôpitaux stationnaires et les EMS, connaissent une stabilité de leurs coûts. Pour les hôpitaux, une légère baisse a même pu être enregistrée.

"Ces bons résultats dans le domaine stationnaire sont malheureusement contrecarrés par une explosion des coûts dans plusieurs groupes de prestations du domaine ambulatoire sur lesquels l'État n'a malheureusement quasiment aucun moyen de contrôle", observe le canton.

Un manque de transparence dénoncé

Dans le canton du Jura, le gouvernement dénonce le manque de transparence de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). L'exécutif déplore que le Département fédéral de l'intérieur (DFI) a décidé cette année, "sans aucune consultation des cantons", de changer la manière de calculer la prime moyenne. Il juge cette manière de communiquer totalement irrespectueuse.

Les autorités vaudoises soulignent quant à elles qu'un excédent de primes important est attendu en 2018 et probablement aussi en 2019, "lequel viendra renflouer des réserves déjà largement suffisantes" chez les assureurs.

>> Le point sur le canton du Vaud dans le 12h30 :

Les Vaudois auraient payé 150 millions de francs en trop pour leurs primes maladie 2018. [Keystone - Laurent Gillieron]Keystone - Laurent Gillieron
Dans le canton de Vaud, la prime moyenne augmentera de 1,8% / Le 12h30 / 1 min. / le 24 septembre 2018

Une remarque également faite à Genève par le conseiller d'Etat Mauro Poggia. "On appauvrit les gens, alors que l'on est assis sur un tas d'or", note le magistrat genevois.

ats/tmun

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Des inégalités sociales qui se creusent, selon l'USS

De son côté, l'Union syndicale suisse (USS) a mis lundi le doigt sur le fait que ces hausses à répétition de primes maladie continuent de creuser les inégalités sociales.

Les coûts de la santé continueront à augmenter notamment en raison du vieillissement de la population. Mais que les primes doivent aussi augmenter pour les classes de revenu inférieures et moyennes n’est pas une fatalité, a écrit l'USS.

L'initiative populaire lancée la semaine dernière par le Parti socialiste suisse pour plafonner les primes à 10% du revenu des ménages est une piste, selon l'USS. Parallèlement, la participation directe des assurés, qui bat des records en Suisse, ne doit pas continuer à augmenter.