"Je me suis décidé définitivement dimanche passé après la victoire dans les urnes", a déclaré Johann Schneider-Ammann au micro du 19h30, avant d'ajouter que sa femme était "très contente".
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Le Bernois espère que des "âmes libérales", attachées au bien-être et au modèle helvétique et qui poursuivent son héritage, lui succèdent au Conseil fédéral. Il exprime également le voeu que le gouvernement garde son équilibre bourgeois, où il jouait un rôle important en tant que libéral-radical marqué à droite de l'échiquier.
Interrogé sur les chances de Karin Keller-Sutter, déjà vue comme la favorite pour lui succéder, le ministre refuse de s'avancer, mais pense que la conseillère aux Etats saint-galloise figurera parmi les prétendants. Le conseiller fédéral démissionnaire refuse de spéculer sur de possibles candidatures, assurant qu'il y a "beaucoup de femmes et d'hommes dans notre parti qui peuvent se lancer dans la course". Et d'ajouter laconiquement: "J'ai une candidature de coeur mais cela reste secret."
Quand il a annoncé sa démission, Johann Schneider-Ammann a commencé par dire qu'il allait bien, pour tordre le cou à certaines rumeurs sur sa santé. "Je sais que j'étais parfois un peu fatigué, mais pas comme certains journalistes ont voulu le sous-entendre", confie le libéral-radical de 66 ans, assurant que ses médecins lui ont dit qu'il pouvait continuer jusqu'à la fin de son mandat.
Le conseiller fédéral dit ne pas avoir été choqué ni blessé par ces remarques sur sa santé, mais plutôt stupéfait. "Je me réjouis désormais de vivre ma vie personnelle et de voyager", conclut-il.
Le fameux discours "Rire c'est bon pour la santé" restera, assure Johann Schneider-Ammann, comme une marque de fabrique, un "signe dans le bon sens" qui l’a fait connaître dans toutes les capitales et dans tous les cantons. "On me parle tout le temps de ce moment et je m'en réjouis."
Pour l'ancien entrepreneur, la défense du modèle suisse est primordiale et à ses yeux la Suisse est un "petit paradis" par rapport à la France.
Le Bernois s'adresse ainsi avec ironie au "grand voisin de l'Ouest, à la "Grande République": "Si vous voulez que nous, les investisseurs potentiels, investissions chez vous en France, vous devez changer vos lois à la manière des lois qui existent en Suisse."
Plaisantant sur sa maîtrise du français, le conseiller fédéral dit "Merci de tout coeur aux Romands d’avoir accepté un Bernois dans votre gouvernement". Il adresse un salut particulier à la Suisse romande, "qui est totalement dans son coeur" et assure qu'il y reviendra comme personne privée.
Darius Rochebin/Frédéric Boillat