Seuls les États-Unis et la Hongrie se sont tenus à l'écart des négociations. Alain Berset a présenté le plan avec le président mexicain Enrique Peña Nieto lors d'un événement en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.
Le "Global Compact on Migration", qui doit être approuvé à Marrakech en décembre, a été négocié durant 18 mois et vise à rendre la migration mondiale sûre, ordonnée et régulière.
Pour une migration réglementée
La migration est une question complexe et parfois controversée, a indiqué le Fribourgeois. Souvent, elle est accompagnée de termes négatifs tels que protectionnisme, chauvinisme et même racisme. Une migration réglementée offrirait pourtant des opportunités que l'économie mondiale se doit de saisir.
"La migration doit être considérée comme un enrichissement, économique et culturel", a déclaré Alain Berset. Aujourd'hui, les migrants internationaux représentent déjà 3,4 % de la population du monde; ils produisent près de 9 % de la richesse mondiale.
ats/mh
Importance de la migration en Suisse
La Suisse est aussi un pays de migration: un habitant sur trois est immigré ou issu de parents immigrés. A l'inverse, plus de 750'000 Suisses, soit près de 10% de la population résidente, vivent à l'étranger et y contribuent à la prospérité économique, a rappelé le conseiller fédéral.
Sans les travailleurs étrangers, de nombreux secteurs en Suisse ne fonctionneraient pas aussi bien qu'actuellement. Par exemple, le secteur de la santé s'effondrerait, a illustré Alain Berset, par ailleurs ministre de la Santé. Et nous n'enregistrerions probablement pas autant de succès en football sans migrants, a ajouté le président.
Un pacte mondial pour les migrations
Le pacte recense une série de principes comme la défense des droits de l'homme, des droits des enfants et la reconnaissance de la souveraineté nationale. Y figure un catalogue de mesures pour aider les pays à faire face aux migrations: améliorer l'information, mieux intégrer les migrants, s'échanger les expertises...
Presque tous les pays ont soutenu le pacte lors de son approbation par l'assemblée générale de l'ONU en juillet. Seuls les Etats-Unis s'en étaient désolidarisés fin 2017 au motif que des dispositions seraient contraires à la politique d'immigration de Donald Trump.
Mi-juillet, la Hongrie a également annoncé son retrait du pacte, par peur qu'il force à terme les gouvernements à ouvrir leurs frontières aux migrants.