"Populaire, dotée d'un rayonnement personnel qui n'a d'égal que sa force de travail, elle clôt son "règne" sur un bilan de seize votations populaires gagnées sur dix-huit. Respect", écrit La Liberté.
"Elle a trouvé dans l’exercice du pouvoir son milieu naturel, voire sa fontaine de jouvence. Peu de politiciens peuvent se vanter d’avoir conservé autant d’allant après avoir siégé douze ans au gouvernement", s'enthousiasment Le Courrier, Le Nouvelliste et le Journal du Jura.
"Et maintenant?"
Deux conseillers fédéraux ont donc annoncé leur départ en deux jours. Johann Schneider-Ammann l'a fait mardi. Doris Leuthard l'a suivi quarante-huit heures plus tard. "Et maintenant?", titre 24heures, accompagné de la photo officielle du Conseil fédéral avec les portraits des deux sortants dans l'ombre. Sans compter que "l’annonce non concertée donne une sale impression de cacophonie au sein du Conseil fédéral", retient Arcinfo.
Maintenant, "la campagne qui s’ouvre permettra de mener un large débat sur la composition du Conseil fédéral, ses équilibres internes et le droit d’y être représenté", répond Le Temps. Genre, géographie, compétences, voire redistribution des départements: autant de points qu'il faudra analyser.
On s'inquiète au passage pour le PDC: "Sans la sirène Doris, ce sera plus compliqué, à moins de trouver la perle rare qui saura briller aussi fort qu’elle", analyse le Quotidien Jurassien. Les autres partis le savent et "accueillent cette perte de locomotive avec la Schadenfreude (se réjouir du malheur des autres) qui sied", écrit le Courrier, relevant le charisme irremplaçable de Doris Leuthard.
La presse alémanique (un peu) plus critique
Son arme absolue résidait dans "une dialectique du centre", analysent le Tages-Anzeiger et le Bund qui relèvent aussi son caractère "d'adversaire acharnée". La Neue Zürcher Zeitung voit sa capacité à reconnaître les projets faisables, ceux qui peuvent obtenir un consensus.
Mais il ne faudrait pas oublier la part d'ombre de cette stratégie. "On avait (trop) souvent l'impression que Doris Leuthard lorgnait sur sa popularité et évitait les décisions douloureuses. Or avec son charisme et son talent pour la communication, elle aurait pu faire bouger davantage de choses", avance Watson. Et, complètent le Tages-Anzeiger et le Bund, "sa volonté de réussir a souvent produit des solutions recueillant un soutien majoritaire, mais plutôt discrètes en termes de contenu".
Femme, Alémanique, canton périphérique
Alors qui, pour remplacer "l'irremplaçable"? "Il existe un large consensus sur le fait qu'au moins un des deux sièges doit être réservé à une femme", selon la Luzerner Zeitung, dont l'opinion est partagée par l'entier des publications helvétiques.
La Suisse centrale et orientale sont dans les starting-blocs. La Luzerner Zeitung et le St.Galler Tagblatt ont déjà des noms à proposer. La première rappelle que la Suisse centrale n'a plus été représentée depuis 2003, lors du départ du Lucernois Kaspar Villiger.
ats/pym