Après la carte de donneur dans le porte-monnaie, Swisstransplant bascule vers un système numérique. Toute personne qui le désire pourra dès lundi 11h00 s'inscrire dans une base de donnée sécurisée. Ce consentement pourra être modifié à tout moment.
La fondation invoque une "solution moderne et réclamée en urgence à la carte de donneur", qui fait défaut en Suisse. "C'est étonnant, car les pays voisins connaissent cette modalité depuis des années", estime Franz Immer, médecin spécialisé en chirurgie cardiaque FMH et directeur de Swisstransplant.
Dans le 12h30 de la RTS, le professeur de chirurgie aux HUG Philippe Morel, ancien vice-président de Swisstransplant, indique que seuls 10% des gens décédés aux soins intensifs étaient porteurs d'une carte de donneur. Ce registre est devenu nécessaire: "Dans un domaine aussi sensible que la transplantation d'organes, il faut faire en sorte que les donneurs puissent exprimer leurs souhaits de manière moderne (...), sécurisée et réversible."
Entretien avec les proches toujours obligatoire
Ce registre représentera une alternative à la carte ou à l'application Medical ID. "Presque 200'000 personnes l'utilisent. Dans une prochaine mise à jour, les utilisateurs seront invités à s'enregistrer dans le registre national", explique Franz Immer.
Dans la forme actuelle, un entretien avec les proches d'un défunt reste la norme, même quand une carte de donneur est retrouvée. Cela restera le cas avec ce système. "Mais les hôpitaux nous signalent que presque 60% des proches ne connaissent pas le souhait du défunt", souligne Franz Immer. Pour lui, ce système qui doit faire augmenter le nombre de donneurs et faire connaître leur souhait est "un soulagement pour les proches et le personnel hospitalier".
80% d'opinions favorables
Au total en 2017, 614 transplantations ont eu lieu en Suisse, dont 20 sur des enfants. En revanche, 78 patients sont décédés dans l'attente d'une greffe, selon un rapport de Swisstransplant. Et chaque semaine, deux personnes meurent faute d’avoir reçu un organe à temps.
Pourtant, selon un récent sondage réalisé par la Fondation nationale, 80 % des personnes interrogées seraient favorables au don d'organes. Avec cette base de données, Swisstransplant espère augmenter le nombre de donneurs.
"Nous avons très fortement le sentiment que ce registre peut favoriser le don d'organes, en sachant que dans notre pays, il manque encore beaucoup de donneurs, il y a beaucoup de personnes qui décèdent sans s'être prononcés", souligne encore Philippe Morel.
jvia