Actuellement, le monde agricole suisse est encore à une écrasante majorité dominé par les hommes. Bien que les paysannes jouent un rôle majeur dans ce milieu, elles n'assument que très rarement une fonction dirigeante.
Toutefois, le nombre de femmes cheffes d’exploitation progresse depuis plusieurs années. Au total, 6% des domaines sont désormais dirigés par des femmes.
Le nombre d'apprenties agricultrices, en augmentation constante, est une des raisons de cette évolution. L'an dernier, elles étaient 14% à décrocher un CFC, alors que cette proportion stagnait encore à moins de 5% dans les années 2000.
Avec un CFC, les femmes peuvent revendiquer les mêmes compétences et droits que leurs homologues masculins, comme celui d’acquérir un domaine.
Le bio est le créneau privilégié des femmes
La féminisation de la profession a eu pour corollaire un essor de l’agriculture biologique en Suisse. Le bio est en effet le créneau privilégié par les agricultrices: dans cette filière, 20 à 30% de l’effectif des classes d’apprentissage était féminin ces quatre dernières années.
Le fait que davantage de femmes soient formées au même titre que les hommes devrait aussi leur permettre de faire évoluer leur condition.
Lutter contre la précarité des femmes paysannes
Aujourd'hui, le modèle suivant domine toujours: l'homme dirige le domaine, tandis que la femme le seconde dans toutes sortes de tâches (agricoles, domestiques, administrative) sans avoir de statut, pas même celui d’employée.
Ce qui a pour conséquence une couverture sociale minimale se résumant à l’AVS, et une grande précarité en cas de divorce ou d’invalidité.
Disposer d'un CFC peut aider les agricultrices à revendiquer le statut de co-exploitante ou au moins celui d'employée, comme leur recommande l'Union suisse des paysannes et des femmes rurales.
Céline Fontannaz / ptur