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Difficile de mobiliser la société contre la dégradation des sols en Suisse

Il existe des bases légales pour la protection des sols, mais elles ne suffisent pas à enrayer leur dégradation. [RTS]
Les sols suisses se dégradent et les bases légales ne suffisent pas pour les protéger / La Matinale / 1 min. / le 4 octobre 2018
Une thèse de l'Université de Neuchâtel tire la sonnette d'alarme: les sols suisses se dégradent et perdent progressivement leur fertilité et les bases légales ne suffisent pas pour les protéger.

En Suisse, un mètre carré de sol disparaît chaque seconde au profit de l'urbanisation. Parallèlement, la fertilité des terres agricoles se dégrade et leur biodiversité s'affaiblit. Cette détérioration s'explique par la pollution aux pesticides de synthèse, aux engrais chimiques ou aux métaux lourds et aussi par les atteintes physiques à la structure de ces sols, provoquées notamment par les machines agricoles.

Le phénomène est particulièrement marqué dans les régions intensément exploitées, comme la Côte ou le Seeland. Les pertes dépassent le taux de formation naturel des sols.

"C'est grave parce que les sols nous permettent de nous nourrir, de filtrer l'eau, ils sont un stock de carbone notamment pour les gaz à effet de serre, donc leur dégradation mène justement à une baisse des services écosystémiques", déplore Nicolas Derungs, ethnobiologiste, qui y a consacré sa thèse.

La communication autour des sols est difficile

Nicolas Derungs, ethnobiologiste

Il existe des bases légales pour la protection des sols, mais d'après les spécialistes, elles ne suffisent pas à enrayer leur dégradation. Pour Nicolas Derungs, le problème reste cantonné aux cercles d'experts et peine à mobiliser la société civile. "Communiquer autour des sols est très difficile comparé à communiquer sur des espèces d'oiseaux ou sur certaines magnifiques orchidées."

Si la question reste surtout envisagée sur un plan technique, le chercheur estime que les principaux noeuds du problème sont d'ordre social et économique et nécessitent une approche beaucoup plus globale.

Lucia Sillig/lgr

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