Il s'agirait presque d'un "Fleischgraben", une barrière de la viande. Selon un sondage mené par l'institut Demoscope l'an passé, les végétariens sont deux fois plus nombreux en Suisse alémanique (12%) qu'en Suisse romande (5%).
Le marché de la restauration végétarienne progresse toutefois doucement de ce côté de la Sarine, et plusieurs cafés végétariens et/ou véganes ont fait leur apparition dans les villes.
L'association suisse de promotion du végétarisme Swissveg et l'application spécialisée Happy Cow recensent à Genève 9 établissements exclusivement végétariens; il y en aurait 5 à Lausanne - compte tenu de la fermeture récente du restaurant Bad Hunter après deux ans d'existence -, 3 à Fribourg et 2 à Neuchâtel.
Une quarantaine de restaurants végétariens à Zurich
Les grandes villes alémaniques concentrent la centaine d'autres établissements recensés dans ces listes. A elle seule, Zurich (berceau du Hiltl, le premier restaurant végétarien au monde ouvert en 1898) en abrite près d'une quarantaine. Bâle et Berne respectivement une dizaine.
Les chaînes de restauration végétarienne prospèrent dans les villes suisses allemandes. Hiltl est devenu un groupe comptant 10 antennes à Zurich, ouvertes au rythme d'une ou deux par an depuis 2012.
Roots y a ouvert quatre restaurants depuis 2015 et Tibits dispose actuellement de 9 fast-foods végétariens répartis dans les principales villes de Suisse alémanique.
Tibits croit dans le marché romand
La chaîne est sur le point d'ouvrir le premier Tibits romand à Lausanne, en décembre prochain, en lieu et place du Buffet de la Gare. L'annonce de ce projet il y a deux ans avait suscité la polémique.
Daniel Frei, co-fondateur de Tibits, ne doute pourtant pas que le marché romand est mûr. "On le voit avec les clients qui nous visitent à Berne: ils viennent de Genève, de Fribourg ou de Lausanne et cherchent une cuisine végétarienne", a-t-il expliqué au micro de la RTS. Pour lui, le phénomène va croissant en Suisse romande.
Sujet radio: Sarah Clément
Texte web: Pauline Turuban