Selon les opposants, les Suisses seraient moins bien protégés en cas d'acceptation de l'initiative dite "des juges étrangers" et ils auraient moins de droits fondamentaux. En cas de doute ou de conflit, la Suisse devrait même se retirer de la Convention européenne des droits de l'homme.
"On perdrait le mécanisme de contrôle supra-national par la Cour européenne des droits de l'Homme. Cela serait un très mauvais signal envers la communauté internationale, car les Etats qui ne se soumettent pas à un tel mécanisme ne sont pas ceux où on aimerait vivre ou être en prison, par exemple", estime Astrid Epiney, juriste et rectrice de l'Université de Fribourg.
Une Suisse "moins fiable"
Faut-il s'attendre à un changement immédiat si l'initiative est acceptée le 25 novembre? Pour le conseiller aux Etats PDC fribourgeois Beat Vonlanthen, il y aura une perte de fiabilité qui s'en ressentira dans les relations internationales de la Suisse. "On aura d'énormes difficultés à pouvoir continuer à négocier avec les autres pays, à être accepté comme un négociateur fiable et à pouvoir défendre les intérêts de notre pays", estime-t-il.
Les intérêts commerciaux aussi seraient touchés, craignent les acteurs de l'économie suisse. Selon eux, l'initiative menace les 600 traités que la Suisse a conclus dans le monde entier - essentiels pour l'industrie d'exportation - et elle empêche d'en négocier de nouveaux.
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Alexandra Richard/jvia