Invitée lundi de La Matinale de la RTS, Isabelle Harsch combat "fermement" l'initiative soumise au vote des Suisses le 25 novembre. A la tête d'une PME genevoise spécialisée dans les déménagements et les transports d'oeuvres d'art, elle incarne la mobilisation des milieux économiques et patronaux contre le texte de l'UDC.
"L'initiative induirait une menace sur les traités internationaux puisqu'elle prévoit que tout traité international soit remis en question, voire résilié, à la suite d'une votation qui lui serait contraire", prévient-elle, redoutant l'instauration d'un climat d'"incertitude".
"Pragmatisme" remplacé par "automatisme"
Pour cette cheffe d'entreprise genevoise, le Parlement dispose déjà d'une marge de manoeuvre dans l'adoption des lois pour faire concilier les engagements internationaux de la Suisse avec les votations populaires. "Ce pragmatisme dont on bénéficie serait remis en cause par un automatisme qui viderait de sa substance" les prérogatives de l'Assemblée fédérale, poursuit Isabelle Harsch.
"Aujourd'hui, il faut mettre de l'énergie dans le renégociation et l'amélioration de nos rapports avec les autres Etats plutôt que de vouloir interrompre ces rapports de manière unilatérale et brutale", estime-t-elle. "Cela aurait pour conséquence un repli de la Suisse sur elle-même." L'UDC argue de son côté vouloir "préserver la volonté du peuple".
Mobilisation de l'économie
Très critiqués pour leur manque de présence lors la campagne de l'initiative contre l'immigration de masse, les milieux économiques disent avoir tiré les leçons du 9 février 2014. "On a vu un impact réel sur nos entreprises", témoigne Isabelle Harsch. "On se mobilise aujourd'hui pour que ça ne se reproduise pas."
A ses yeux, l'initiative de l'UDC, dite aussi "des juges étrangers", serait "très compliquée à mettre en oeuvre et dangereuse pour l'économie dans son ensemble".
Propos recueillis par Romain Clivaz