Cette pétition succède à une lettre ouverte signée par des personnalités suisses et une interpellation déposée par Ada Marra et deux autres parlementaires au Conseil fédéral il y a deux semaines.
"Cette interpellation parlementaire a entraîné plein d'événements. Selon moi, les Suisses sont donc prêts à accorder ce pavillon", estime mardi la conseillère nationale vaudoise Ada Marra dans le 19h30.
Un combat qui divise
Mais le combat politique n'est pas encore gagné, car du côté des parlementaires, la question divise. D'un côté il y a l'émotion que la situation d'urgence suscite, et de l'autre, une analyse plus froide. Certains demandent du temps pour une réflexion plus aboutie sur la question.
D'autres vont jusqu'à dire qu'accorder le pavillon suisse à ce bateau reviendrait à encourager la migration.
"Le coeur de la mission c'est de sauver des gens de la noyade (...). Il y a énormément d'accusations sur le rôle des passeurs, mais il faut juste rappeler la situation en Libye à l'heure actuelle. Finalement, laisser des gens dans ces centres de détention où ils sont maltraités, torturés... c'est là où on favorise la traite humaine", réagit Caroline Abu Sada, directrice de SOS Méditerranée Suisse.
Processus de plusieurs semaines
Les départements concernés préparent une réponse à l'interpellation des parlementaires. Ce processus pourrait durer plusieurs semaines.
"Il y a eu plusieurs voix qui se sont élevées pour soutenir cette question du pavillon. Quelle chance de réussite? Je ne sais pas. Cela reste une décision politique du Conseil fédéral", estime de son côté Caroline Abu Sada.
Théo Jeannet/vkiss
Manifestation à Berne
Une pétition de 25'000 signatures, récoltées en deux semaines, a été déposée mardi à la chancellerie fédérale. Sur place, une mobilisation organisée par Amnesty International accompagnait la remise. Les manifestants portaient des gilets de sauvetage oranges et des banderoles appelant à l'accueil des réfugiés.
Le navire Aquarius, affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières, s'est vu retirer son pavillon panaméen fin septembre. Depuis, il mouille en attente dans les eaux du port de Marseille.