Malgré son statut d'"ultrafavorite", Karin Keller-Sutter dit avoir "beaucoup de respect" pour le parcours qui l'attend jusqu'au jour de l'élection, le 5 décembre. "Je n'aurais pas eu le courage de me présenter encore une fois si je n'avais pas eu le soutien et l'encouragement de beaucoup de collègues au Conseil des Etats", explique celle qui avait échoué il y a 8 ans face à Johann Schneider-Ammann.
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Avec le départ de la PDC Doris Leuthard, la pression pour l'élection d'une, voire deux femmes au Conseil fédéral est très forte. "L'aspect femme va peut-être jouer un rôle maintenant", note "KKS". "Mais j'ai fait l'expérience que le Parlement choisit un profil complet à la fin. Un aspect tout seul ne suffit pas."
"Femme de centre droit"
"C'est par hasard que je suis une femme", poursuit l'actuelle présidente du Conseil des Etats. "J'ai fait le parcours de toute ma vie comme une femme [...]. Je suis marquée par les expériences que seules les femmes peuvent faire."
Dans l'éventualité où elle accéderait à la fonction suprême, se fera-t-elle la représentante de toutes les femmes? Non, répond en substance Karin Keller-Sutter. "Je suis une femme de centre droit, insiste-t-elle. Je représenterai une couche de femmes."
"Aucune garantie"
Femme, de centre droit, Karin Keller-Sutter se définit en outre comme une "pragmatique", avec des "convictions libérales très fortes". "Si vous n'avez pas de convictions, vous ne pouvez pas faire de compromis", argue-t-elle. Et de prendre pour exemple le "deal" trouvé au Parlement qui lie la réforme de la fiscalité des entreprises (PF17) à celle de l'AVS, et dont elle fut l'une des instigatrices.
"Deux milliards pour l'AVS, c'est beaucoup pour une libérale-radicale, dit-elle. Mais, de l'autre côté, voter sur un paquet fiscal sans [le soutien de] la gauche, ça ne va pas marcher."
Alors que des voix s'élèvent pour que le PLR ne présente que la Saint-Galloise sur un ticket unique, Karin Keller-Sutter affirme n'avoir reçu "aucune garantie" en ce sens. "Je suis juste la première à être sortie du bois", déclare-t-elle.
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Propos recueillis par Romain Clivaz