Publié

La loi sur les médias électroniques ne séduit presque personne

Le Conseil fédéral prépare actuellement une nouvelle loi sur les médias électroniques. [Keystone - Martin Ruetschi]
La loi sur les médias électroniques ne séduit presque personne / La Matinale / 1 min. / le 15 octobre 2018
Quasi personne ne semble séduit par la loi sur les médias électroniques. Gauche, PBD, PDC, éditeurs et syndicats déplorent un délaissement du service public régional et de la presse écrite. Le PLR et l'UDC refusent eux toute nouvelle subvention.

La loi sur la radio et la télévision sera bientôt caduque. Sa remplaçante, la loi sur les médias électroniques en consultation jusqu'à lundi, vise à prendre en compte la numérisation croissante des médias et le changement des habitudes des consommateurs.

Pour ce faire, le texte entend financer, au moyen d'une redevance, les offres audio et vidéo en ligne, ainsi que les agences de presse. Il veut aussi resserrer le mandat de la SSR et créer une nouvelle autorité chapeautant tous les médias électroniques.

La droite ne veut pas d'aide directe

Si les partis soulignent l'importance d'un débat sur le sujet, notamment après le rejet par le peuple de l'initiative No Billag, aucun ne semble séduit par la nouvelle mouture, à l'exception des Verts'libéraux.

Parmi les critiques les plus virulentes figurent celles du PLR et de l'UDC. Tous deux s'opposent à une aide directe aux médias, qui rendrait ces derniers dépendants de l'Etat donc moins impartiaux. L'UDC plaide plutôt pour "moins de lois, plus de liberté et de concurrence".

Les deux partis trouvent en outre le mandat de la SSR trop vague et trop large. Dans la ligne de mire: les émissions sportives ou de divertissement, qui ne devraient être proposées que si elles sont d'importance nationale et ne peuvent s'autofinancer.

Séparation des médias contestée

Du côté de la gauche, c'est avant tout l'absence de subventions pour les productions écrites qui est critiquée. "De courtes vidéos seront éligibles, et pas les textes fondés sur la recherche", dénoncent ainsi les Verts.

"La loi est hors de la réalité quand elle sépare les médias électroniques et les médias écrits", affirme Serge Reymond, membre de la direction générale de l'éditeur zurichois Tamedia. Pour lui, il faut développer l'aide indirecte à la presse.

Les syndicats, les autres éditeurs, la gauche, le PBD et le PDC le rejoignent sur ce point. Ils précisent toutefois que des garde-fous doivent être mis en place pour éviter que l'aide ne profite qu'aux grands groupes de presse.

Crainte dans les régions

Le PS, le PBD et le PDC estiment également que la loi ne permet pas une couverture régionale complète. Et de souligner que les radios et télévisions privées sont importantes pour la démocratie directe.

La SSR, principale intéressée, préfère de son côté attendre la fin du processus de consultation pour prendre position sur cette future loi.

ats/dk

Publié