L'idée d'une telle distance de sécurité réglementaire, déjà appliquée en Allemagne, en Espagne ou en Irlande, avait été balayée par le Conseil fédéral il y a un an.
En Suisse, la loi recommande uniquement de garder une distance raisonnable, mais Pro Vélo estime que cette règle est insuffisante. "10% des accidents aujourd'hui se passent dans une situation de dépassement", rappelle la présidente lausannoise de l'association dans le 19h30.
"Donc les faits nous disent que cela ne fonctionne pas suffisamment bien. Deux tiers des cyclistes se sentent souvent dépassés de trop près, à la fois d'un point de vue subjectif et objectif", poursuit Zoé Dardel. "C'est quelque chose qui doit être amélioré, c'est un thème important pour nous."
Les pro-voiture inquiets
Mais l'idée provoque déjà la controverse car le thème est aussi important pour les pro-voiture, inquiets de voir leur espace réduit par la mobilité douce. "Il faut créer des voies cyclables pour les vélos et les vélos-moteur, mais pas aux dépends des automobiles qui ont déjà peu de place sur les routes en Suisse", estime ainsi le président d'Auto Suisse François Launaz.
Les voitures mesurent en moyenne aujourd'hui 12 centimètres de plus qu'en 1990, alors que les cyclistes sont plus nombreux sur des chaussées qui n'ont pas évolué.
Le 30 km/h comme solution en ville
"La seule solution, dans ces circonstances, c'est une meilleure cohabitation entre les différents usagers" remarque Yves Delacrétaz, professeur en mobilité et transport à la HEIG-VD, qui estime que la règle des 1m50 ne résoudra pas le problème en ville.
Pour ce spécialiste, seule une réduction de la vitesse permettra d'améliorer la situation: "En milieu urbain, si on abaisse la vitesse de circulation, on réduit les conflits et on peut diminuer les gabarits. Donc il faudrait une ville à 30 km/h".
Hannah Schlaepfer/oang