Plus un élevage compte d’animaux à cornes, plus le risque d’accidents pour l'homme et les animaux augmente. Une restriction des mouvements des animaux peut alors devenir nécessaire. Cela va à l'encontre de la politique agricole suisse, qui est l'une de celles qui encouragent le plus les formes d’élevage respectueuses du bien-être des animaux, argumente le Conseil fédéral.
Pas de budget supplémentaire
Pour financer la nouvelle subvention demandée par l'initiative "Pour la dignité des animaux de rente agricoles", il serait nécessaire de couper dans des contributions déjà existantes, car aucun budget supplémentaire ne serait alloué à l’agriculture, ajoute le gouvernement. De plus, une acceptation de l’initiative entraînerait plus de bureaucratie pour les agriculteurs.
La Confédération considère qu'elle n’a pas à restreindre la liberté des agriculteurs de décider s'ils souhaitent ou non détenir des animaux de rente, avec ou sans cornes, en offrant des contributions supplémentaires.
>> Lire : Les partisans de l'initiative "vaches à cornes" présentent leurs arguments
ats/jvia
Promotion de la détention respectueuse des animaux
Les initiants, emmenés par le paysan Armin Capaul, craignent une disparition des vaches à cornes. Ils insistent sur la dignité de l'animal: il ne s'agit pas d'interdire l'écornage, mais de promouvoir une détention respectueuse des animaux.
Concernant le financement, la contribution annuelle donnée aux agriculteurs qui n'écornent pas leurs animaux serait d'au moins 190 francs par vache et 38 francs par chèvre. Il n'en coûterait à la Confédération que 15 millions par an, une somme facilement gérable dans un budget agricole de quelque trois milliards, estiment les partisans du texte.
Les vétérinaires rejettent l'initiative pour les vaches à cornes
La Société des vétérinaires suisses (SVS) ne soutient pas non plus cette initiative.
Cette dernière veut soutenir financièrement les éleveurs qui laissent les cornes à leurs vaches. La SVS estime que "de telles contributions individuelles ne sont pas la bonne solution" pour favoriser le bien-être animal.