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La qualité des médias en Suisse reste bonne mais diminue, affirme une étude

Des projets seront lancés pour l'innovation dans les médias. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La qualité des médias en suisse reste bonne mais diminue, affirme une étude / Le 12h30 / 1 min. / le 22 octobre 2018
La qualité des médias en Suisse reste bonne, mais diminue, selon une étude publiée lundi. La baisse des ressources financières et humaines se fait ressentir sur la diversité de l'offre médiatique.

Environ un tiers des 66 titres examinés n'ont pas pu maintenir leur niveau de qualité par rapport à l'année précédente, indique l'étude Annales 2018 sur la qualité des médias de l'institut de recherche fög de l'Université de Zurich. Les médias d'information suisses ont encore perdu du terrain face à l'influence croissante d'intermédiaires technologiques mondiaux tels que Google et Facebook.

Depuis 2011, la proportion des employés dans le journalisme est en baisse constante, tandis que celle des employés dans le secteur des relations publiques augmente continuellement. Une évolution problématique d'un point de vue démocratique, estiment les auteurs de l'étude.

La diversité en chute libre

La mise en place de rédactions centrales et de systèmes de sous-éditions a entraîné une perte marquée de diversité concernant la couverture de la politique nationale et internationale, de l'économie et de la culture.

La concentration des diffuseurs a continué par ailleurs de s'aggraver. En Suisse romande, les trois plus grands éditeurs dominent 90% du marché de la presse écrite, dont une part de 72% pour le seul Tamedia.

Le changement numérique s'accompagne en outre d'une révolution fondamentale dans l'utilisation des médias au détriment des médias d'information professionnels.

"Indigents médiatiques"

En 2018, le groupe des "indigents médiatiques" a atteint une taille record de 36%, en hausse de 5 points de pourcentage, ce qui en fait de loin le plus grand groupe d'utilisateurs de médias en Suisse. Il s'agit de personnes qui ne consomment que sporadiquement des informations, le plus souvent de qualité inférieure, et surtout à travers les plateformes des intermédiaires technologiques.

Le groupe d'utilisateurs qui progresse le plus est justement celui qui est le moins disposé à payer pour les informations, relèvent les auteurs de l'étude.

Cette "plateformisation" s'accompagne d'une préférence croissante pour l'audiovisuel. Les vidéos sont récompensées par des taux de réactions des utilisateurs particulièrement élevés et sont favorisées par les algorithmes des intermédiaires technologiques.

L'étude de l'institut fög se fonde sur un échantillon aléatoire de 2017 comportant 26'444 articles tirés de 66 médias d'information suisses dans les trois grandes régions linguistiques.

>> Information traitée dans le journal de 12h sur RTS La Première, le 22 octobre 2018

ats/kkub

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Erosion des recettes publicitaires

Dans ce contexte, il est remarquable que la qualité des médias en Suisse reste élevée, estime l'étude. Globalement, le système des médias d'information est soumis à une forte pression interne et externe.

Sur le marché de la publicité, la part du lion des revenus revient aux intermédiaires technologiques. Sur le marché journalistique, l'attention de l'audience est de plus en plus canalisée vers les plateformes sociales.

Certains éditeurs encouragent eux-mêmes cette évolution. Ils concentrent leurs stratégies partiellement sur le secteur non éditorial et - parfois sans nécessité, soit en dépit des bénéfices substantiels des entreprises - ils suppriment des unités non lucratives, les vendent ou les regroupent dans des rédactions intégrées.

Manque de courage politique

Le fait que même des secteurs d'activité rentables, tels que les petites annonces ou les bourses en ligne, ne sont pas utilisés pour fournir de l'argent au journalisme d'information pèse lourd, affirme l'étude.

Face à ces défis majeurs, le projet de loi sur les médias électroniques paraît "manquer de courage". Aux yeux du fög, les propositions visant à développer l'aide aux médias ne vont pas assez loin, étant donné que le journalisme d'information professionnelle manque d'un modèle économique viable.