Dans une année exactement, les Suisses seront appelés aux urnes pour renouveler le personnel politique fédéral. Si de premiers sondages sur l'avancée ou le recul des partis en 2019 ont déjà été publiés, le mouvement Opération Libero a créé la surprise ce week-end en publiant des petites annonces pour faire savoir qu'il était à la recherche de conseillers nationaux.
Cette action détonne dans le paysage politique suisse, d'autant plus que le groupe a clairement indiqué qu'il ne souhaite pas se transformer en parti politique.
La méthode, inhabituelle, ressemble davantage à un travail de lobbyisme qu'à un véritable engagement politique. Elle est signée Flavia Kleiner, coprésidente d'Opération Libero, et Stéphane Decrey, responsable de la communication pour la Suisse romande.
Insatisfaction sur la législature en cours
Pour le porte-parole du mouvement Silvan Gisler, cette action découle d'une insatisfaction au sujet de la législature en cours. Elle s'adresse tant à de nouveaux candidats aptes à représenter les valeurs d'Opération Libero qu'à des parlementaires déjà en place.
Il n'y aura toutefois pas de liste électorale. Le mouvement décidera de la suite à donner à cette initiative une fois que les intéressés se seront manifestés.
L'avenir dira si le refus de prendre des responsabilités politiques directes peut s'avérer payant. Dans tous les cas, Opération Libero semble déjà avoir gagné une bataille avec cette action, celle de la communication.
Thierry Clémence
Adaptation Web: Tristan Hertig avec ats
Un mouvement né après le 9 février 2014
Le mouvement Opération Libero est né à Zurich de la révolte de quelques jeunes après le vote du 9 février 2014, qui avaient vu les Suisses accepter l'initiative contre l'immigration de masse.
Depuis, le groupe s'est très fortement mobilisé, notamment contre le renvoi des criminels étrangers et contre l'initiative dite "No Billag".
"La politique, c’est une aventure collective"
L'écologiste genevois Robert Cramer, conseiller aux Etats aux 33 ans de carrière politique, a réagi sur la RTS à la méthode inhabituelle employée par Opération Libero.
"Je les comprends" mais "la politique est une aventure collective aussi. Et la notion d’être dans un groupe, d’être dans un parti, d’avoir un programme, d’essayer de faire partager son programme, ça fait partie de l’engagement politique", a-t-il exprimé.
L'élu relève aussi l'importance du contact avec les citoyens: "Ça ne me parait pas imaginable de se faire élire sans contact direct avec les électrices et les électeurs." Et pour lui, ce contact se fait dans la rue, dans les manifestations et sur les stands.