Berne a convoqué lundi le chargé d'affaire saoudien en Suisse pour la troisième fois depuis début octobre. À cette occasion, la Confédération lui a exprimé ses plus vives inquiétudes suite au décès du journaliste saoudien survenu dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.
Pour le moment, la Suisse se limite à exiger une enquête rapide et indépendante. L'enquête devra établir les circonstances exactes de la mort du journaliste. Un décès qui a choqué le Conseil fédéral, selon Pascale Baeriswyl, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, qui a accordé lundi un entretien à la RTS.
"Le Conseil fédéral est choqué"
"Le Conseil fédéral a été choqué d'apprendre la mort de Jamal Khashoggi. Nous sommes aussi en souci par rapport à la liberté d'expression et à la liberté de la presse, qui depuis quelques années, dans beaucoup de pays de ce monde, est sous pression", déclare Pascale Baeriswyl.
Si l'Allemagne a suspendu ses exportations d'armes vers l'Arabie saoudite, la Suisse ne suivra pour le moment pas cette décision.
"Il faut attendre maintenant de voir ce qu'il se passe par rapport aux événements qui ont eu lieu. Mais le gouvernement examine toujours au cas par cas ce qu'il fait avec une demande d'exportation de matériel de guerre", précise Pascale Baeriswyl.
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Visite réexaminée
Pascale Baeriswyl précise encore que la Confédération a déjà restreint, ces dernières années, ses exportations de matériel de guerre vers l'Arabie saoudite.
Quant au voyage du conseiller fédéral Ueli Maurer en Arabie saoudite, un déplacement prévu l'année prochaine quand il sera président de la Confédération, cette visite sera réexaminée à la lumière des résultats de l'enquête sur la mort du journaliste.
Marc Menichini/gma