Certains parlent d'un "projet en état de mort clinique", ou de "crash programmé". Mais le chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) garde le cap, contre vents et marées.
"C'est symptomatique de voir qu'on essaie de peindre le diable sur la muraille", relève-t-il. "Si vous regardez objectivement le fond, le renouvellement de nos moyens de défense aérienne au bénéfice de la protection de la population et du pays n'est pas contesté. C'est le chemin pour y parvenir qui pose quelques discussions, c'est tout à fait normal après une procédure de consultation."
Nous sommes dans une discussion politique actuellement. Nous verrons bien la suite.
Après l'échec d'Ueli Maurer, le précédent chef du département, en votation avec le Gripen suédois, l'achat d'un nouvel avion de combat s'avère décidément compliqué en Suisse. Le dossier actuel n'est pourtant pas mal parti, assure Guy Parmelin. "Nous sommes dans une discussion politique. Nous verrons bien la suite."
Le conseiller fédéral souligne que les Chambres fédérales, lorsqu'elles seront saisies du projet, auront tous les éléments en main avec l'arrêté de planification. Ensuite, "c'est le Parlement qui décide s'il y a un référendum facultatif ou pas", rappelle-t-il. "C'est quelque chose de stratégique, qui a une très longue portée, et c'est tout à fait normal qu'on puisse consulter la population. Cela nous donne aussi plus de sécurité de planification."
La Suisse est un pays où il y a de la démocratie directe et j'y tiens tout particulièrement.
Le projet va s'étaler sur près de douze ans, avec de gros investissements. "Et c'est important aussi, au niveau de l'armée, au niveau du département, qu'on puisse soigneusement planifier pour éviter des dérapages financiers", poursuit le ministre de la Défense. "Il reste toujours la possibilité de suivre le système normal, c'est-à-dire des programmes d'armement qu'on planifie, mais on aura certainement une initiative populaire puisque les deux dernières fois il y a eu un vote."
En l'état, Guy Parmelin ne considère "absolument pas" la situation comme un échec personnel." Le rapport d'experts a reçu un excellent accueil, il n'est pratiquement pas contesté. Après, nous sommes dans un pays où il y a de la démocratie directe (…) C'est la force de notre démocratie directe et j'y tiens tout particulièrement."
Il n'est pas question de renoncer, nous y allons pas à pas si nous voulons éviter la chute.
A l'heure actuelle, les appels d'offre ont été lancés pour de nouveaux avions et plusieurs délégations de fournisseurs potentiels sont déjà venues en Suisse. "Les règles sont extrêmement claires, ils connaissent le calendrier et la manière dont nous allons procéder", précise Guy Parmelin.
"Il n'est pas question de renoncer (…), insiste le conseiller fédéral. "Nous y allons pas à pas si nous voulons éviter la chute. La politique suisse est faite d'étapes indispensables (…) Et au final, c'est le Parlement qui décidera."
Propos recueillis par Pietro Bugnon
Adaptation web: Olivier Angehrn
"Je suis très heureux dans ce département"
Deux nouveaux conseillers fédéraux seront élus à la fin de l'année pour remplacer Johann Schneider-Ammann et Doris Leuthard, démissionnaires. C'est l'occasion, pour ceux qui restent en place, de pouvoir changer de département.
Guy Parmelin assure cependant ne pas envisager cette option. "C'est pure spéculation", dit-il. "Je suis très heureux dans ce département, j'ai de nombreux projets."
Le ministre rappelle qu'après les élections du 5 décembre, il y aura comme toujours une discussion au sein du Conseil fédéral pour répartir les départements. "C'est ceci qui va se passer, comme ça s'est toujours passé jusqu'ici dans l'histoire. Mais j'ai d'excellents collaborateurs et je suis très heureux dans ce département."