Le Conseil fédéral apparaît divisé sur la question du positionnement de la Suisse face à l'Arabie saoudite. La RTS a pu consulter une note d'information confidentielle, adressée aux membres du Conseil fédéral, dans laquelle Johann Schneider-Ammann revient sur la pratique envers l'Arabie saoudite, soit l'arrêt des exportations en 2009, sauf pour les pièces de rechange.
"La Suisse est un Etat de droit", écrit-il. Chaque demande est analysée, en suivant les procédures. La situation des droits humains, mais aussi l'affaire Khashoggi sont prises en compte.
En pleine affaire Jamal Khashoggi
Ces tensions interviennent alors que le procureur général d'Arabie saoudite a déclaré jeudi que, sur la base d'informations fournies par la Turquie, les suspects accusés du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi avaient commis un acte "prémédité".
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Pour rappel, Jamal Khashoggi, journaliste et opposant saoudien, a été tué le 2 octobre dans l'enceinte du consulat saoudien à Istanbul. Selon des responsables turcs, l'opposant a été assassiné par une équipe d'agents venus de Ryad.
Exportation d'armes au centre du débat
La question est d'autant plus délicate en Suisse qu'elle s'inscrit dans le contexte de la révision de l'ordonnance sur l'exportation de matériel de guerre, et la possibilité de livrer des armes à des pays en conflit interne, ce que souhaite la majorité de droite au Conseil fédéral, mais qui déplaît fortement au Conseil national.
Johann Schneider-Ammann a précisé que son Département se penchera dans les 15 prochains jours sur la suite à donner à ce dossier, y compris l'étude d'un abandon de la révision de l'ordonnance.
Chrystel Domenjoz/lgr