Les opposants à l'initiative sur les vaches à cornes, soumise au peuple le 25 novembre, ont cherché à rassurer les personnes sensibles à la cause animale, qui ont de la sympathie pour ce texte demandant un soutien financier pour les agriculteurs qui refusent d'écorner leurs animaux.
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"Une boucherie"
Cette alliance d'agriculteurs favorable à l'écornage retourne l'argument des initiants. Selon eux, ce n'est pas écorner les vaches, taureaux, chèvres ou boucs qui les fait davantage souffrir. Pour eux, l'écornage est un confort supplémentaire pour les éleveurs, mais aussi pour les animaux.
"Je peux vous garantir que des vaches à cornes qui sont dans une stabulation libre, c'est une boucherie. Il n'y a pas d'autre mot", affirme ainsi le conseiller national UDC Jacques Nicolet, lui-même agriculteur. Pour lui, les paysans savent ce qu'ils font quand ils écornent les vaches.
L'écornage, "une intervention superficielle"
"Le veau est écorné à l'âge de moins de trois semaines. Il y a une double anesthésie qui est faite: une anesthésie générale pour endormir le veau, puis une anesthésie locale pour enlever toute douleur possible à l'endroit", rappelle Jacques Nicolet.
L'agriculteur vaudois estime que l'écornage est "une intervention superficielle qui consiste à brûler le germe de la corne". "Ce n'est pas plus douloureux qu'une castration ou ce genre d'interventions qui sont faites sur des animaux domestiques", relève-t-il.
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Un risque pour les paysans
Reste que, selon l'élu UDC, cette initiative ridiculise la profession d'agriculteur et "décrédibilise la Constitution". "Inscrire dans la Constitution qu'on va donner de l'argent parce que l'agriculteur a choisi de laisser les cornes à ses animaux, c'est un peu de la moquerie", lance-t-il.
Jacques Nicolet craint que ce texte n'ait une influence négative sur les parlementaires, qui restent majoritairement sensibles aux revendications des paysans. Car à demander de l'argent tout le temps, ces derniers risquent de ne plus avoir le soutien du Parlement.
Muriel Ballaman/dk