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Les liens troubles entre un procureur valaisan et Gianni Infantino

Le président de la FIFA Gianni Infantino. [Keystone - Vincent Thian - AP Photo]
Football Leaks: embarras pour le procureur valaisan Rinaldo Arnold et le Ministère public de la Confédération / Forum / 3 min. / le 3 novembre 2018
Les nouvelles révélations des "Football Leaks" embarrassent un procureur valaisan et le Ministère public de la Confédération. Il aurait notamment obtenu un rendez-vous et des informations internes en faveur du président de la FIFA Gianni Infantino.

A force de voir le destin de la FIFA lié à celui du Haut-Valais, il n'est pas très étonnant de voir Brigue apparaître comme un des épicentres d'une enquête menée tout d'abord par le Spiegel en Allemagne et reprise notamment en Suisse par les journaux de Tamedia. On y découvre trois Hauts-Valaisans en train de se rendre mutuellement service.

Au centre de cette triangulation, Gianni Infantino, successeur de Sepp Blatter à la FIFA.

En 2016, alors qu'il vient d'être élu, il craint d'être éclaboussé par une perquisition du Ministère public de la Confédération (MPC) au siège de l'UEFA à Nyon, son ancien employeur. C'est là qu'entre en scène un ami de jeunesse de Brigue, le procureur Rinaldo Arnold. Dans un e-mail daté d'avril 2016, le magistrat valaisan indique à son ami "Gianni" qu'il peut l'aider: "Si tu veux, je peux essayer de faire en sorte que le MPC diffuse un communiqué de presse qui expliquerait qu'il n'y pas de procédure contre toi".

Des informations internes au MPC

Selon le Spiegel, le procureur haut-valaisan a obtenu des informations internes de la part du chef de la communication du MPC, André Marty, un autre Haut-Valaisan. Rinaldo Arnold écrit notamment à Gianni Infantino :"André m'a aussi dit qu'il va y avoir une réunion dans les prochains jours entre le Ministère public de la Confédération et la FIFA…".

Rinaldo Arnold conteste avoir usé de sa fonction dans ses échanges avec Berne. "M. Marty est un ami et c'est à ce titre que je l'ai contacté", affirme le Haut-Valaisan. C'est grâce à ce même lien qu'il revendique d'avoir favorisé une rencontre au sommet entre Gianni Infantino et le procureur général de la Confédération Michael Lauber.

De son côté, le MPC conteste tout lien personnel de son chef de la communication André Marty avec Rinaldo Arnold.

Le procureur général valaisan s'intéresse à l'affaire

Le procureur général valaisan Nicolas Dubuis a confirmé à la RTS qu'il va se saisir de cette affaire sans donner plus de détails. Il s'agira non seulement de déterminer si le procureur Arnold a usé de sa fonction dans ses contacts avec Berne mais aussi s'il a bénéficié d'avantages indus.

Son ami Gianni Infantino lui a en effet offert plusieurs accès à des matches de prestige et l'a invité à un congrès de la FIFA à Mexico. "Je ne vois pas de problèmes à avoir accepté ces invitations faites par un ami à titre privé", a indiqué à la RTS Rinaldo Arnold. "Je tiens à préciser que j'ai payé les vols et les nuits d'hôtel de ma poche."

Cette affaire va sans doute avoir aussi des suites politiques. Selon le site de la Walliser Bote, le Parti socialiste du Haut-Valais va intervenir devant le Grand Conseil.

Ludovic Rocchi/ebz

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Le procureur général de la Confédération pourrait être convoqué

Le Ministère public de la Confédération helvétique (MPC) se retrouve sous pression après les divulgations des Football Leaks, écrit la SonntagsBlick. Des membres de la commission de gestion (CDG) du Conseil national, issus de plusieurs partis, veulent convoquer le procureur général de la Confédération, Michael Lauber.

En cause: deux réunions entre Michael Lauber et le président de la Fédération internationale de football (FIFA) Gianni Infantino, organisées en mars et avril 2016 par un proche valaisan du second, le procureur Rinaldo Arnold.

"La manière dont se sont déroulées les rencontres entre Michael Lauber et Gianni Infantino est suspecte", déclare dans le journal le conseiller national Luzi Stamm (UDC/AG). Il pointe aussi l'arrestation de responsables de la FIFA à l'hôtel Baur au bord du lac de Zurich en 2015, qui soulève des questions sur l'indépendance du MPC. Selon un porte-parole du Ministère public, il n'a été question que d'un positionnement des deux personnes lors des réunions. La deuxième a également permis de "clarifier des questions de procédure".