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Premier grand test public pour les trois candidats PLR au Conseil fédéral

Karin Keller-Sutter, Christian Amsler et Hans Wicki mardi soir à Muttenz (BL). [RTS - Mathieu Henderson]
Premier test mardi soir pour les trois candidats PLR à la succession de Johann Schneider Ammann / La Matinale / 1 min. / le 7 novembre 2018
Les trois candidats PLR à la succession de Johann Schneider-Ammann au Conseil fédéral ont entamé leur "roadshow" mardi soir à Muttenz (BL). Une rencontre avec la population sans soubresaut ni coup d'éclat, qui n'a pas rebattu les cartes.

Ils étaient une petite centaine, dont de nombreux journalistes, à s'être déplacés au centre de congrès Mittenza de Muttenz, dans la banlieue de Bâle, pour écouter Christian Amsler (SH), Karin Keller-Sutter (SG) et Hans Wicki (NW) présenter leur candidature au Conseil fédéral.

Durant une heure et quart, les échanges ont été cordiaux, chaque candidat mettant en avant ses qualités ainsi que ses thèmes de prédilection, sans tenter d'entrer en débat avec les autres. Et à ce petit jeu, Karin Keller-Sutter a été à la hauteur de son statut de favorite.

Trois candidats sans réelle aspérité

Sûre d'elle, la présidente du Conseil des Etats n'a fait aucun faux pas. Elle s'est présentée en femme de dossiers, de compromis et de consensus. Pour elle, s'engager en politique, et a fortiori être conseillère fédérale, c'est avant tout "trouver des solutions", a-t-elle répété.

Hans Wicki, de son côté, s'est posé en digne représentant du monde de l'économie. "Je suis fondamentalement libéral", a affirmé le conseiller aux Etats nidwaldien, tout en mettant en garde contre la polarisation du débat politique, qui menace selon lui la démocratie directe.

Mais c'est Christian Amsler, au profil plus centriste, qui a le plus animé la soirée. A l'aise sur la scène, le conseiller d'Etat schaffhousois s'est décrit comme un "homo politicus", prônant une politique "constructive" et ouverte sur l'étranger. "Nous ne sommes pas seuls", a-t-il lancé.

Une transparence qui divise

Il aura toutefois fallu attendre le terme de la rencontre, et donc l'heure des questions, pour que les candidats affichent quelques différences, notamment en ce qui concerne la transparence du financement des partis et des campagnes électorales.

Hans Wicki se montre ainsi réticent à légiférer sur la question du financement, même s'il assure n'avoir personnellement "aucun secret". Karin Keller-Sutter, elle, estime que la transparence n'a pas que des bons côtés. "Certains donateurs ne veulent pas que leur nom soit rendu public".

A l'inverse, Christian Amsler affirme soutenir pleinement l'initiative pour la transparence des partis, pourtant issue de la gauche. "Je n'ai rien à cacher", précise le Schaffhousois, qui ne voit aucune raison de ne pas dévoiler le nom de ceux qui lui donnent "1000 francs ou 12 francs".

Les trois candidats sont en revanche sur la même longueur d'onde en ce qui concerne les exportations d'armes vers des pays en conflit armé. Ils soutiennent la décision du Conseil fédéral de renoncer à l'assouplissement initialement prévu.

>> Lire aussi : La Suisse ne va pas exporter des armes vers les pays en conflit

Des candidats francophones... ou pas

Mais le parent pauvre de cette soirée, c'est le français. Pas un seul mot dans la langue de Voltaire n'aura été prononcé sur la scène à Muttenz, les candidats privilégiant leur dialecte respectif. Pourtant, deux d'entre eux maîtrisent bien ou très bien la langue française.

"J'ai passé quatre ans à Neuchâtel. Neuchâtel fait partie de ma jeunesse, de mon identité. C'est une affaire de coeur", a ainsi affirmé - dans un français parfait - Karin Keller-Sutter, interrogée par la RTS sur son rapport à la Suisse romande.

"J'aime la Suisse des quatre cultures, des quatre langues, alors j'ai la Suisse romande dans mon coeur", a dit pour sa part Christian Amsler. Le Schaffhousois s'est notamment souvenu d'une visite dans une école à Buttes (NE).

Hans Wicki, de son côté, a expliqué que sa carrière l'avait plus souvent amené à Johannesburg, Washington ou Singapour qu'à Genève. A ce titre, le français n'est pas sa qualité première, a-t-il admis. Il maîtrise en revanche l'anglais, a-t-il ajouté, "ce qui n'est pas sans importance pour un conseiller fédéral".

La tournée des candidats PLR se poursuit la semaine prochaine. Deux autres rencontres avec la population sont encore prévues, le 12 novembre à Winterthour (ZH) et deux jours plus tard à Yverdon-les-Bains (VD).

>> Lire aussi : Premier oral sans vainqueur pour les candidats PDC au Conseil fédéral

Mathieu Henderson et Didier Kottelat

>> Sujet traité dans le journal de 22h30 sur RTS La Première

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Christian Amsler visé par une commission d'enquête

Le Parlement schaffhousois va lancer une commision d'enquête parlementaire sur la clinique dentaire scolaire, chapeautée par le chef du Département de l'éducation Christian Amsler, a indiqué lundi la NZZ. Une affaire qui réduit encore les chances du candidat au Conseil fédéral, déjà bien minces.

Les soupçons portent sur certains employés à temps partiel de la clinique, qui auraient recruté des patients pour leur cabinet privé. Les investigations porteraient également sur un cas de blessure par négligence. Il est reproché à Christian Amsler un manque de supervision dans ce dossier.

Une enquête interne au Département de l'éducation, publiée le 28 août, avait conclu à l'absence de preuve. Mais depuis lors, de nouveaux éléments auraient fait surface, selon la Commission de gestion du Parlement cantonal, qui ne donne toutefois aucun détail.

Pour le PLR cantonal, le lancement de cette commission d'enquête parlementaire est une manoeuvre politique pour nuire à son candidat. Les défenseurs de la démarche évoquent pour leur part une procédure contre le conseiller d'Etat et non contre le candidat au Cosneil fédéral.

Les candidats PLR au Conseil fédéral entament leur tournée sans remous