Quatre jeunes Romands sur cinq se
déclarent de gauche ou de droite, même si la politique - qu'ils ne
jugent pas très "sexy" - n'intéresse que la moitié d'entre eux. Ils
se disent prêts à s'engager dans les organisations humanitaires
(41%), dans les associations de quartier ou les comités sportifs
(33 et 34%), mais montrent beaucoup moins d'intérêt pour oeuvrer
dans un parti (13%). L'intégration européenne ne fait plus partie
des thèmes majeurs qui les préoccupent; ils ressentent plutôt le
souci de régler des questions sociales telles que les retraites,
l'aide sociale, l'intégration des étrangers ou encore la violence.
S'ils étaient à la place des politiciens, ils agiraient d'abord
dans le domaine de la formation et de l'écologie.
Peu intéressés par les partis
81% des jeunes interrogés, donc 4 sur 5, se reconnaissent dans
une tendance politique : ils se déclarent de gauche (44%) ou de
droite (37%). Il existe donc un sentiment d'appartenance, mais 64%
d'entre eux ne se sentent proches d'aucun parti. Ce contraste se
vérifie lorsqu'on leur demande où ils rêvent de s'engager : seule
la religion (8%) fait un moins bon score que l'intérêt pour militer
dans un parti (13%). Les organisations humanitaires ont beaucoup
plus la cote, surtout chez les femmes. Donc, on est de droite ou de
gauche, mais on est pas encore prêt à entrer dans une formation
politique.
Ce qui frappe aussi, c'est
l'impressionnante confiance des jeunes dans les institutions et la
démocratie, telles qu'elles fonctionnent en Suisse ! En 1996, dans
un sondage très similaire à celui-là, mais dans un contexte très
différent (taux de chômage élevé, fonds en déshérence, révision
douloureuse de l'attitude de la Suisse pendant la seconde guerre
mondiale), 41% des jeunes interrogés estimaient que la démocratie
suisse allait mal, qu'elle "dysfonctionnait"... Aujourd'hui, ils ne
sont plus que 14% à penser ainsi.
Autres chiffres impressionnants : 84% estiment que la démocratie
se porte bien et 65% saluent une "Suisse pleinement confiante". 71%
se prononcent pour de simples aménagements du système. On notera
encore que 40% des sondés estiment que c'est le monde économique
qui détient le plus de pouvoir en Suisse, suivi par le monde
politique (27%), le peuple (15%) et les médias (13%).
La formation et l'écologie en tête des préoccupations
Les soucis des jeunes ? Plus du tout
le chômage, comme en 1996, ou l'intégration européenne qui
n'intéresse que 3% d'entre eux. Leurs préoccupations concernent
d'abord la formation (23% en spontané et 62% après relance). 13%
citent spontanément l'écologie mais en fait, 46% s'inquiètent pour
l'état de la planète, surtout chez ceux qui ont fait de hautes
études ou qui se disent de gauche.
L'insécurité et la violence des jeunes ne sont citées spontanément
que par 5% des jeunes Romands; 44% reconnaissent après relance que
le thème est très important. Les femmes, les plus jeunes et les
apolitiques - et les Genevois - y sont particulièrement sensibles.
Il existe également un intérêt très marqué pour la santé de
l'économie (37%) et, outre les questions sociales, pour les mesures
permettant de concilier travail et maternité (46%). Les femmes
s'inquiètent de ce dernier point beaucoup plus que les hommes (62%
contre 30%).
Enfin, un jeune sur deux dit ne pas s'intéresser à la politique,
parce qu'il la juge trop ennuyeuse (32%), parce qu'il n'a pas le
temps (21%), qu'il n'est pas concerné (19%) ou que la politique est
trop compliquée (16%). Pour ceux que la politique branche, on
notera ce point essentiel : 5% des femmes se disent très
intéressées contre 18% des hommes. La politique est jugée trop
compliquée par 22% des femmes contre 7% des hommes. Question posée
par M.I.S TrenD : la politique serait-elle, dans les esprits,
encore réservée aux hommes ?
RSR/Roger Guignard
Ce sondage a été réalisé auprès de 500 jeunes Suisses romands
âgés de 15 à 25 ans, du 12 juillet au 15 août 2'007. Sa marge
d'erreur est de +/- 4,5%.
Génération 07
Ce sondage a été commandé dans le cadre de l'opération "Génération 07", qui prendra concrètement ses quartiers dès le 3 septembre sur rsr.ch.
Ils sont apprentis, gymnasiens, étudiants et ils ont entre 16 et 24 ans : sept e-reporters vont sillonner la Suisse pour poser un autre regard sur la campagne des élections fédérales.
Avec leur vidéophone, ils filmeront la bataille politique, les candidats, les coulisses, les coups de coeur et coups de gueule d'une génération face à la politique.
Leurs clips seront à découvrir durant tout le mois de septembre sur téléphone portable et sur le web.