Avec le départ programmé de la sénatrice vaudoise, qui ne se représentera pas en 2019 et qui va quitter la vice-présidence du parti, Christian Levrat regrette une perte importante. "Cela me rend triste pour elle, pour nous. Mais aussi un peu en colère de constater qu'au final, elle paie un peu l'addition pour tout le monde alors que sur le fond il n'y a pas grand-chose à lui reprocher en réalité."
Après les explications données par Géraldine Savary mardi en conférence de presse, le Fribourgeois "salue l'exercice de transparence auquel elle s'est prêtée." Il remarque "qu'elle a posé pour elle-même des exigences morales très élevées et qu'elle en a tiré des conséquences (…) Il faut aujourd'hui lui rendre hommage."
On parle d'un don de 7500 francs (…) Donc, au final, il n'y a pas grand-chose à lui reprocher.
Christian Levrat - comme la Vaudoise - estime qu'elle aurait sans doute dû faire preuve de davantage de transparence dès le départ. Mais le conseiller aux Etats rappelle que la justice n'avait même pas jugé utile d'ouvrir une enquête sur les voyages de Géraldine Savary avec le milliardaire Frederik Paulsen. "On parle d'un don de 7500 francs pour sa campagne (…) Donc, au final, il n'y a pas grand-chose à lui reprocher."
Le président du PS estime qu'il y a clairement deux poids, deux mesures par rapport à d'autres affaires. "Ce qui me pose question, c'est le sentiment qu'on s'est beaucoup acharné sur Géraldine Savary alors qu'il n'y a rien de pénal, ni de politique de mon point de vue, et qu'on traite avec des gants de velours ces messieurs qui, eux, sont impliqués dans des procédures pénales." Christian Levrat fait référence notamment aux affaires genevoises. "J'ai le sentiment qu'on a monté une affaire en épingle et qu'on s'est livrés à une chasse aux sorcières contre Géraldine Savary."
Le parti socialiste s'emploie, rappelle-t-il, à contraindre les partis à plus de transparence en matière de financement. Il fustige au passage l'opacité particulière de l'UDC en la matière. Christian Levrat s'en prend également aux médias qui - comme les états-majors politiques - devraient faire leur examen de conscience, estime-t-il.
Je pense que les affaires auxquelles on assiste ne sont bonnes pour personne.
L'affaire, quoi qu'il en soit, risque d'entraîner un dégât d'image pour le parti socialiste. Mais celle-ci, et les déboires d'autres politiciens, pourraient avec des conséquences sur le monde politique en général. "Je suis très inquiet de ce qu'on vit aujourd'hui", dit Christian Levrat. "Je pense qu'on a une perte de confiance massive, que les affaires auxquelles on assiste ne sont bonnes pour personne (…) On doit restaurer la confiance (…) Et le prix de la confiance, c'est l'exercice auquel Géraldine Savary s'est livré. Mais pour l'instant, c'est la seule à l'avoir fait."
Propos recueillis par Esther Coquoz et Renaud Malik
Adaptation web: Olivier Angehrn