Des épouses de hauts gradés qui prennent l'hélicoptère au frais du contribuable, de grosses factures pour des soirées alcoolisées ou encore des cadeaux sous forme de pièces de monnaie en or, le rapport d'audit révélé lundi par la presse choque à Berne.
Guy Parmelin, conseiller fédéral en charge du DDPS, a tout de suite pris des mesures. Interrogé dans l'émission Forum lundi, le ministre confirme qu'il conserve toute sa confiance au chef de l'armée, entré en fonction en 2017. Si "les enquêtes administratives et disciplinaires n'ont rien révélé d'illégal", selon le chef du DDPS, il convenait de tout de même de "corriger le tir".
Le Vaudois admet toutefois que "ce n'était pas de l'argent bien dépensé", mais il garantit que grâce au nouveau règlement entré en vigueur récemment, "ce genre de dérive ne peut plus avoir lieu".
Incompréhension à gauche comme à droite
Plusieurs parlementaires ont également réagi à cette information. Pour le conseiller national socialiste Carlo Sommaruga, ces comportements sont inacceptables, à fortiori à l'heure où des économies sont demandées à l'administration fédérale.
Le Genevois dénonce un problème de culture à l'armée, et il se demande s'il ne faudrait pas aujourd'hui enquêter sur ce qui se passe plus bas le long de la chaîne de commandement.
Le conseiller national Raymond Clottu (UDC/NE) se dit choqué, sidéré face à ces hauts gradés qui ont clairement manqué de bon sens.
Des révélations jugées inquiétantes
Aux yeux du conseiller aux Etats PLR Olivier Français, ces révélations sont inquiétantes. L'élu vaudois dénonce les excès des hauts gradés et évoque une faute d'appréciation, voire une faute de commandement: "Tout parlementaire, qu'il soit de droite ou de gauche, a une certaine éthique de vie. En l'occurrence, ici, ce n'est pas un débat politique (...). Donc une fois de plus, il va falloir mettre le nez dedans par le biais de la Commission de gestion et puis imposer une réglementation."
Guy Parmelin pourrait donc devoir s'expliquer devant les Commissions de gestion. Du côté des Etats, ce sera mardi. Et avant cela, il a déjà rendez-vous avec celles de la politique de sécurité.
Camille Degott/pym