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"Dans la lutte mondiale pour la cybersécurité, le 'soft law' est payant"

La conseillère fédérale Doris Leuthard, photographiée ici le 31 octobre 2018 à Berne. [Keystone - Peter Schneider]
Emmanuel Macron lance un appel à la paix numérique / Forum / 6 min. / le 12 novembre 2018
La conseillère fédérale Doris Leuthard a défendu lundi l'initiative de la France qui tente, par un appel, de relancer les négociations mondiales pour un code de conduite international sur internet.

L'"Appel de Paris pour la confiance et la sécurité du cyberespace", signé par plusieurs centaines de gouvernements et d'acteurs d'internet, va être présenté par le président français Emmanuel Macron dans un discours à l'Unesco à l'ouverture du Forum pour la gouvernance d'internet, en présence du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"La Suisse soutient ce texte", a confirmé Doris Leuthard au micro de la RTS lundi. Si la conseillère fédérale admet que l'initiative est "similaire à d'autres", la proposition va, selon elle, "dans la bonne direction". "On la soutient et on verra les résultats dans une année à Berlin."

Coopération et échange d'informations

Quelle importance pour la Suisse de soutenir ce texte qui vise à sécuriser le cyberespace? "On connaît actuellement beaucoup d'attaques, contre l'industrie, les institutions ou l'administration, et c'est partout comme ça", décrit la cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). D'où un besoin de nouveaux outils.

"On doit vraiment développer davantage la coopération, il faut davantage d'échange d'informations, et il faut aussi disposer d'instruments pour pénaliser, attaquer, lutter contre ces attaques", énumère-t-elle. "Chez nous, le Code pénal suisse s'applique aussi au cyberespace, mais il y a des lacunes ou des différences entre les Etats, et parfois le principe du territoire a une importance. C'est pour cela que ces coopérations sont vraiment nécessaires."

Le "soft law" en vogue

Dans l'effort de faire collaborer plusieurs Etats aux intérêts divergents, la grande tendance semble être au "soft law" - ou règles non contraignantes, comme par exemple l'accord de Paris sur le climat. "Dans beaucoup d'organisations onusiennes, il faut le principe d'unanimité. C'est difficile pour des résolutions contraignantes", observe-t-elle. Le "soft law", au contraire, laisse une marge de manoeuvre aux Etats membres pour appliquer les règles au niveau national. "Ce 'soft law' va augmenter au niveau multilatéral", prédit Doris Leuthard.

>> Ecouter aussi l'analyse de Boris Beaude, spécialiste des questions numériques :

Pour mettre sur pied ce centre, l'EPFL compte sur huit partenaires institutionnels ou privés (image d'illustration). [Pexel]Pexel
Appel à la paix numérique: interview de Boris Beaude / Forum / 7 min. / le 12 novembre 2018

Propos recueillis par Pietro Bugnon et Renaud Malik/kkub

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La France et Facebook ensemble contre les contenus haineux

La France et Facebook vont travailler ensemble sur le contrôle des contenus sur les réseaux sociaux et internet, a annoncé lundi à Paris le président français Emmanuel Macron.

Facebook "accueillera prochainement une délégation de régulateurs français", qui "auront pour mission, avec les experts" de Facebook" de "faire des recommandations conjointes précises, concrètes, sur la lutte contre les contenus haineux et offensifs", a indiqué Emmanuel Macron à l'Unesco, en lançant les travaux du Forum international sur la gouvernance de l'internet.