L'initiative UDC sur les juges étrangers serait nettement rejetée, selon un sondage SSR
Globalement, la comparaison entre le premier sondage SSR et le second montre un renforcement des intentions de vote favorables à la position du Conseil fédéral et du Parlement. Pour les deux initiatives, cette approbation se traduit donc par une tendance vers le non (même si les intentions de vote sont encore faiblement favorables à l'initiative pour les vaches à cornes) et par une tendance vers le oui pour le projet de révision de loi sur les assurances sociales.
L'initiative de l'UDC égare 6 points en un mois
Il y a un mois, la première enquête de l'institut gfs.bern pour la SSR en vue des votations du 25 novembre donnait déjà une tendance assez claire vers un non à l'initiative de l'UDC baptisée "Le droit suisse au lieu des juges étrangers (initiative d'autodétermination)": 55% des personnes interrogées disaient non. Début novembre, elles étaient 61%, alors que 37 % y étaient favorables.
La polarisation selon l’appartenance politique demeure importante. Dans l’entourage de l’UDC, la tendance au oui est massive, alors que dans les autres partis, c'est exactement le contraire. L’UDC n’a donc pas su convaincre au-delà du cercle de ses propres électeurs.
Dans les régions linguistiques, le non le plus net continue à s’observer en Suisse romande (68%), alors qu’en Suisse allemande (58%) et au Tessin (59%), le potentiel de oui est plus élevé d’environ 10%.
Côté arguments, le non à l’initiative s’expliquerait surtout par celui de la mise en danger des relations internationales ou de la perte de réputation en tant que partenaire commercial fiable. Un oui se justifierait notamment par le souhait de contrer les extensions contractuelles actuelles.
La surveillance des assurés a toujours le vent en poupe
Début novembre, 59% des sondés se seraient prononcés pour ou plutôt pour la "Loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales", alors que 38% s’y seraient opposés. Les chiffres sont presque similaires à ceux récoltés en octobre, avec une légère progression du camp du oui.
L’électorat de gauche maintient clairement son opposition à la révision. Le lancement du référendum sur internet et la controverse qui a suivi, de même que le soutien du PS et des Verts ont exacerbé les critiques à l’égard du projet dès le début.
A droite, on défend une position contraire: après un mois de campagne, l’électorat des partis bourgeois se déclare encore plus favorable aux détectives travaillant pour les assurances sociales.
L’argument le plus porteur souligne que, grâce à la réglementation claire de la loi, les surveillances prévues permettent de protéger les personnes assurées. L'argument le plus efficace des opposants, à savoir la crainte d’une atteinte à la sphère privée, ne bénéficie plus d’un soutien majoritaire.
En Suisse romande, les majorités ne sont toujours pas encore formées. Bien que le camp du oui y dispose d’une avance (48% de oui, 45% de non), elle est nettement moins marquée qu’au Tessin (61% de oui) et qu’en Suisse allemande (62%).
Les cornes perdent du terrain
Le 3 novembre, 49% des citoyennes et citoyens ayant l’intention de voter se seraient certainement ou plutôt certainement prononcés en faveur de l’initiative pour les vaches à cornes. 46% auraient voté certainement ou plutôt contre. L’avance du camp du oui ne représente plus que 3 points avant la phase finale de la bataille électorale. D'ailleurs, les personnes ayant l’intention de voter prévoient un faible rejet de l’initiative à environ 52%.
Le schéma du conflit de "L’initiative pour les vaches à cornes" ne correspond pas au modèle typique de l’opposition gauche/droite. Les électorats des Verts, de l’UDC et les indépendants sont majoritairement favorables à l’initiative. Les partisans du PS tendent toujours plutôt vers le oui, mais moins nettement que lors du premier sondage. L’électorat du PDC et, de manière encore plus marquée, celui du PLR prévoient majoritairement de rejeter l’objet.
L’analyse par régions linguistiques montre un soutien légèrement plus important du projet au Tessin que partout ailleurs.
L’argument le plus porteur des partisans, à savoir la souffrance du bétail au moment de l’écornage, a gagné du terrain (+2 points), et bénéficie toujours d’un large soutien des citoyens (59% plutôt/très favorables).
En face, l’idée que l’écornage protège le bétail suscite le plus d’adhésion (51%), alors que seuls 36 % des sondés partagent l’opinion que les vaches devraient plus souvent être attachées si l’initiative était acceptée.
Pierre-Yves Maspoli
La méthode
La période d’enquête du second sondage gfs.bern pour la SSR s'est étendue du 31 octobre au 7 novembre 2018 auprès de 3683 titulaires du droit de vote sélectionnés de manière représentative. La marge d'erreur est de +/-2,7 points de pourcentage.
Le sondage téléphonique a été complété pour la première fois par un sondage en ligne des titulaires du droit de vote afin de renforcer la taille d’échantillonnage en Suisse romande et au Tessin.
La partie en ligne a été réalisée sous forme de sondage opt-in (sondage participatif) via les portails en ligne de SRG SSR Médias.