Ce projet lancé voilà une année prévoit 26 mesures sociales, sécuritaires, éducatives, pour prévenir l'extrémisme violent en Suisse. Et si le réseau national de sécurité salue d'importantes avancées dans de nombreuses localités, il reconnaît qu'il reste encore beaucoup à faire.
Si les groupes terroristes islamiques perdent en influence dans la zone irako-syrienne, ils trouvent toujours certains adeptes, en Suisse aussi. Le renseignement fédéral et les polices reçoivent toujours régulièrement des dizaines de signalements.
D'où l'importance du plan d'action national contre la radicalisation et ses 26 mesures préventives. Nombre de cantons, communes et villes les ont déjà mises en oeuvre. Par exemple très récemment les cantons de Vaud et du Tessin. Ou aussi dans le milieu pénitentiaire partout en Suisse.
Seulement voilà, certains cantons semblent à la traîne: Neuchâtel ou Fribourg, Lucerne aussi. André Duvillard, délégué du Réseau national de sécurité, coordonne le plan d'action: "Souvent, ce qui manque, c'est une décision politique qui fixe un cadre très général." Pour lui, sur le terrain, "le travail se fait", mais il manque le cadre permettant la mise en place de mesures.
Des associations sportives à la traîne
Et du côté de la société civile, les associations sportives n'ont pas encore accepté de former leurs entraîneurs à la détection de jeunes radicalisés. Ce que regrette André Duvillard: "On n'a pas réussi à ce qu'on intègre dans le volet 'prévention' de la formation des moniteurs cet aspect-là." Il appelle à poursuivre les efforts dans cette direction, puisque ce sont vraisemblablement "les jeunes adultes qui sont concernés par ces problèmes-là et qu'on toucherait là ce public-cible".
Le plan d'action national s'est laissé cinq ans pour déployer tous ses effets. Mais ses promoteurs espèrent déjà qu'il puisse s'inscrire dans la durée, pour prévenir toutes les formes d'extrémisme violent.
Marc Menichini/ebz