La succession de Johann Schneider-Ammann au gouvernement se jouera entre la conseillère aux Etats saint-galloise Karin Keller-Sutter et son collègue nidwaldien Hans Wicki. Au terme des auditions des trois candidats à la candidature, le groupe libéral-radical aux Chambres fédérales a sans surprise opté pour un double ticket mixte.
Les élus PLR sous la Coupole fédérale ont plébiscité Karin Keller-Sutter. La Saint-Galloise a été choisie au 1er tour, recueillant pas moins de 38 des 41 voix exprimées. Au second tour, Hans Wicki a reçu 28 suffrages sur 41, obtenant aisément la deuxième place sur le ticket PLR qui sera proposé aux Chambres fédérales.
Vers une 2e conseillère fédérale PLR?
L'Assemblée fédérale se prononcera le 5 décembre. Près de 30 ans après la démission d'Elisabeth Kopp, Karin Keller-Sutter, 54 ans, pourrait ce jour-là devenir la deuxième conseillère fédérale issue des rangs PLR. Donnée ultra favorite dès l'annonce du départ de Johann Schneider-Ammann, la présidente du Conseil des Etats tiendrait ainsi sa revanche, huit ans après avoir échoué face au Bernois.
J'ai contribué à ce qu'on trouve des solutions dans des dossiers difficiles aussi au-delà des frontières des partis.
Interrogée par la RTS, la Saint-Galloise se réjouit du "large soutien" que lui ont accordé les parlementaires de son parti. "C'est très important parce que cela me donne de la force et de l'énergie pour les semaines à venir", affirme-t-elle. Et Karin Keller-Sutter d'égrener ensuite ce qu'elle considère comme les atouts de sa candidature: sa "longue expérience politique" et sa capacité à trouver des solutions "au-delà des frontières des partis".
Hans Wicki veut déjouer les pronostics
Hans Wicki, 54 ans lui aussi, fait figure d'outsider. Elu au Conseil des Etats en 2015, le Nidwaldien ne compte pas parmi les poids lourds de la Berne fédérale. Il se pose en grand défenseur du monde de l'économie, mettant en avant son passé de dirigeant dans l'industrie ainsi que son expérience au sein des exécutifs de sa commune d'Hergiswil et de son canton.
J'ai mes convictions et mes buts, et je souhaite les faire entrer au Conseil fédéral et les mettre en application.
"Maintenant, je dois convaincre les groupes des autres partis que je fais un bon travail, que j'ai un gros potentiel, que je vais mener une bonne politique et que je reste moi-même", explique le sénateur. Peu à l'aise avec la langue française, il n'entend toutefois pas prendre de cours d'ici le 5 décembre. "On n'apprend pas une langue en deux ou trois semaines", relève-t-il.
Christian Amsler recalé
La candidature du troisième prétendant, le conseiller d'Etat schaffhousois Christian Amsler, n'a pas été retenue par le groupe. Ministre de l'Education et président de l'exécutif cantonal, il avait pourtant fait forte impression lors des rencontres avec la population organisées par son parti. Mais son profil plus centriste et son manque d'expérience de la politique fédérale n'ont pas convaincu les élus PLR.
Au final, cette candidature aura néanmoins permis à Christian Amsler de se faire un nom au-delà des frontières de son canton. Le grand Schaffhousois - il mesure près de deux mètres - a en effet marqué cette pré-campagne grâce à son aisance en public et à son humour.
Didier Kottelat