Les collaborateurs du Matin, de 24 heures et de la Tribune de Genève qui ont débrayé depuis mardi se sont réunis jeudi à la mi-journée en assemblée générale à la salle du Cazard, à Lausanne, pour décider d'une sortie de crise. Ils ont été rejoints momentanément, vers 15h00, par la présidente du gouvernement vaudois Nuria Gorrite et par le conseiller d'Etat Philippe Leuba.
Dans un communiqué publié en fin de journée, le Conseil d'Etat vaudois indique que les deux parties ont accepté "aux conditions qui leur ont été indiquées" la médiation proposée conjointement en fin de semaine dernière par les gouvernements vaudois et genevois.
Cela signifie que les grévistes ont accepté de suspendre leur mouvement dès jeudi minuit et durant le temps de cette médiation. Tamedia, de son côté, suspend les licenciements notifiés. Cela signifie que les quotidiens touchés par le mouvement paraîtront encore en version allégée vendredi.
Le communiqué précise que les parties ont été invitées à une première séance qui se tiendra lundi 9 juillet. Les participants à la négociation ont convenu de maintenir confidentielles les discussions.
"On est loin d'être au bout de nos peines"
"Nous restons vigilants et nous savons comment Tamedia traite ses employés", a souligné dans l'émission Forum l'un des grévistes, Thierry Brandt, chef d'édition au Matin licencié par Tamedia. "C'est une forme de soulagement provisoire."
Le journaliste a tenu à saluer l'engagement "très net" de Nuria Gorrite et Philippe Leuba, qui sont venus devant les grévistes "avec des mots très personnels".
Thierry Brandt reste néanmoins très prudent quant à l'issue de la crise. "On est loin d'être au bout de nos peines", a-t-il estimé, voyant cette médiation simplement comme "une nouvelle étape" dans le conflit. "Cela permet d'avancer."
Envisager les propositions de reprise
Les grévistes demandaient à Tamedia de suspendre les près de 40 licenciements prononcés la semaine dernière au sein de la rédaction du Matin. Ils appelaient aussi l'éditeur à envisager sérieusement des propositions alternatives pour sauver la version papier du quotidien, et notamment la question de potentiels investisseurs qui reprendraient le titre.
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Pour le deuxième jour consécutif, les publications lémaniques sont sorties jeudi en version réduite. Comme mercredi, 24 heures et la Tribune de Genève ne comptent que seize pages. Le Matin, de son côté, offre 32 pages, contre une quarantaine à l'accoutumée.
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