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I. Betancourt : confirmation d'une libération achetée

La mort de Raul Reyes est un coup dur pour les FARC
Raul Reyes, ex No 2 des FARC, sur l'ordinateur duquel on a retrouvé des courriers critiques.
Une source proche des services secrets colombiens confirme à nos confères de CNN qu'un paiement est bien intervenu pour faciliter la libération d'Ingrid Betancourt et des otages qui l'accompagnaient.

Le gouvernement de Bogota l'a jusqu'ici toujours démenti.



Quant au rôle de l'émissaire suisse, Jean-Pierre Gontard, accusé
de complicité avec les FARC, de nouvelles révélations, en Colombie,
confirment les informations que le journaliste Frédéric Blassel a
été en mesure de diffuser sur l'antenne de la Radio Suisse
Romande.



Les révélations de nos confrères américains de CNN montrent, une
fois de plus, que Bogota ne dit pas toute la vérité. En effet,
selon la chaîne américaine, des rebelles des FARC ont été achetés
pour induire les gardiens des otages en erreur.



Cette information rejoint d'ailleurs celles que publiaient, dès 7
juillet, le site français Mediapart, fondé par l'ancien directeur
de la rédaction du Monde, Edwy Plenel.



Concrètement, CNN indique, jeudi 10 juillet, que dans les mois qui
ont précédé la libération d'Ingrid Betancourt et de quatorze autres
otages, des estafettes des rebelles FARC ont été achetées, pour
apporter de faux ordres de marche à leurs camarades.



CNN se fonde pour l'affirmer sur une source qualifiée de proche
des services secrets militaires colombiens. Cette version des faits
contredit celle du gouvernement de Bogota, qui a toujours nié que
la libération d'Ingrid Betancourt ait fait l'objet d'une
transaction monétaire.

Nouveaux détails sur les enlèvements de 2000

Par ailleurs, l'hebdomadaire colombien « Cambio » vient préciser
les informations diffusées par la Radio suisse romande sur le rôle
de l'émissaire suisse Jean-Pierre Gontard, accusé, par Bogota, de
complicité avec les FARC.



Les accusations contre Jean-Pierre Gontard remontent à
l'enlèvement, à la fin juin de l'an 2000, de deux cadres de
Novartis en Colombie. Lors de cette prise d'otages, l'émissaire
suisse est intervenu comme négociateur, mais pas comme porteur
d'argent des FARC, contrairement à l'accusation du Ministère
colombien de la Défense.



L'hebdomadaire colombien « Cambio » a mené une enquête
indépendante de la nôtre, fondée sur des sources diplomatiques, et
confirmée, dit le journal, par les services de sécurité colombiens.
« Cambio » donne ainsi les noms et les nationalités des deux cadres
de Novartis enlevés, des détails sur leur enlèvement, le montant de
la rançon versée par Novartis - huit millions de dollars - et la
date de leur libération : le 1er juillet 2001.



Les échanges de courriels entre les FARC et Jean-Pierre Gontard,
invoqués par Bogota pour l'accuser, sont postérieurs à cette date
et portent sur un solde de 500'000 dollars.



RSR/Fbla/Amah

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« Cambio »

Ce magazine est réputé en Colombie pour la qualité de ses éditoriaux et le sérieux de ses enquêtes.

Fondé en 1994 par le journal espagnol « Cambio 16 », le titre est racheté en 1998 par un groupe de journalistes dirigé par Gabriel García Márquez.

Il couvre l'actualité nationale et latino-américaine.

Gabriel Garcia Márquez, Prix Nobel de Littérature 1982, est notamment l'auteur du fameux roman « Cent ans de solitude ».