Le plaignant affirme dans sa plainte que le Crédit Suisse n'a
pas respecté ses instructions. Elles visaient à ne placer d'argent
que dans des ARS, adossées à des prêts aux étudiants, garantis par
l'Etat.
Selon la plainte de STMicroelectronics, le Crédit Suisse aurait en
fait acheté des titres dépourvus de toute garantie, occasionnant un
dommage actuellement chiffré à 115 millions de dollars, sur les 415
millions de dollars que la société genevoise a confié au Crédit
Suisse, pour être placés en ARS, des titres à taux variable, un
taux fixé par un système d'enchère à 5, 28 et 35 jours.
Ces 415 millions de dollars en ARS de STMicroelectrnics sont
aujourd'hui pratiquement sans valeur, dès lors que ces titres,
présentés aux clients comme très liquides, ne sont plus négociables
depuis février dernier, faute d'acheteurs aux enchères.
Dans sa plainte, STMicroelectronics allègue que cette pratique du
Crédit Suisse a été généralisée, consistant à transférer ses
risques, sur des ARS non-garanties, des livres de la banque aux
comptes de ses clients. STMicroelectronics estime ainsi à deux
milliards de dollars le montant des crédits à risque que le Crédit
Suisse aurait ainsi reporté sur "une douzaine de
multinationales".
Le plaignant genevois accuse le Crédit suisse d'avoir agi à son
insu, de ne pas avoir respecté ses ordres, puis de l'avoir menacée
de risques pour sa réputation dans le cadre d'une procédure
arbitrale qui a finalement échoué. La plainte relève enfin que le
Crédit Suisse, après avoir présenté l'incident comme le fait de
personnes isolées, n'a pas sanctionné les fautifs, qui ont retrouvé
un emploi chez Morgan Stanley, après avoir quitté la banque suisse
de leur plein gré.
Interrogé sur cette plainte, le Credit Suisse a réfuté ces
allégations. Selon son porte-parole Jörg von der Mühll, "la plainte
est dénuée de tout fondement". A Genève, STMicroelectronics n'a pas
voulu commenter cette plainte au-delà de ce qu'elle contient
déjà.
STMicroelectronics
Basé à Genève où il emploie quelque 300 personnes, sur 45'000 dans le monde, STMicroelectronics est le cinquième producteur mondial de microprocesseurs et leader du marché en Europe.
La société de droit néerlandais, d'origine franco-italienne, est dotée d'une capitalisation boursière de 5,8 milliards de francs. Elle est cotée en bourse en France, en Italie et aux Etats-Unis. Ses principaux actionnaires sont la Cassa Depositi e Prestiti et Finmeccanica en Italie, et Areva en France.