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L'ours "JJ3" a été abattu aux Grisons

L'intérêt pour les hommes de JJ3 lui a été fatal, déplore la presse.
L'ours "JJ3", devenu dangereux pour l'homme, a été abattu.
L'ours "JJ3" a été abattu lundi soir dans les Grisons. L'animal était devenu dangereux pour l'homme, il venait chercher sa nourriture dans les agglomérations et ne se montrait absolument pas craintif.

Le plantigrade est arrivé en juin dans le Val Müstair, en
Engadine. Il a commencé par piller des ruches et à égorger des
moutons. Puis, en automne dernier, il s'est attaqué aux poubelles
de diverses localités pour se rassasier. Après son hibernation de
quatre mois, il a repris cette mauvaise habitude.

Les gardes-chasse étaient sur ses talons pour l'éloigner avec
des balles en caoutchouc et lui faire peur avec des pétards. Rien
n'y a fait, JJ3 ne se montrait absolument pas craintif. Les
autorités suisses et grisonnes ont estimé que l'ours n'était pas
rééducable et présentait un danger pour l'homme. Conformément au
plan ours, ils ont donc décidé de l'abattre, a indiqué mardi
l'Office fédéral de l'environnement.

Pas un trophée de chasse

"Nous ne pouvions plus assumer le risque potentiel que JJ3
blesse ou même tue une personne", a déclaré le conseiller d'Etat
grison Stefan Engler devant les médias. "Nous avons tout tenté afin
d'éviter cette ultime solution, la décision n'a pas été facile à
prendr", a-t-il ajouté.



Selon lui, "personne ne s'en réjouit ni n'en tire aucune fierté".
C'est aussi la raison pour laquelle aucune photo de l'exécution de
JJ3 ne sera publiée. "Nous ne voulons pas exhiber de trophées de
chasse".

Recours du WWF?

Suivi à la trace grâce à un collier-émetteur, JJ3 était en
sursis. "Tirer l'animal n'est pas une solution", a critiqué le WWF.
Car d'autres ours vont bientôt s'aventurer en Suisse, selon
l'organisation, qui estime qu'il faudrait plutôt mettre en place
des containers conçus pour résister aux plantigrades.



Le WWF n'exclut pas de faire recours contre l'exécution de JJ3.
"L'ours ne s'est jamais montré agressif. Le canton aurait dû
poursuivre encore les opérations pour l'effaroucher", affirme
l'organisation.



De son côté, Pro Natura estime que les autorités ont été
impatientes avec JJ3. Selon l'organisation de défense de la nature,
le jeune animal n'était pas encore devenu un ours "à risque". Selon
les critères de la Confédération, un ours l'est quand il se montre
agressif envers l'homme. Or, JJ3 ne l'avait pas été jusqu'ici, a
écrit Pro Natura mardi.



La semaine dernière, le parc animalier du Dählhölzli à Berne a
offert l'asile à JJ3, mais Coire a estimé qu'enfermer un animal
sauvage n'était pas une bonne solution. Après son autopsie, JJ3
sera empaillé au Musée d'histoire naturelle du canton.



ats/boi/mej/tac

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Trois ours au total

Depuis 2005, trois ours ont été repérés en Suisse.

Tous sont descendants de Joze, Jurka et Maja, 3 des 10 ours de Slovénie mis en liberté dans le Trentin (I) entre 1999 et 2002.

En 2005, un ours brun de 20 mois, deuxième progéniture de Jurka et Joze, d'où son nom JJ2, est observé près de Zernez dans les Grisons.

Les ours font ainsi leur retour en Suisse, après 101 ans.

Fin 2005, JJ2, surnommé Lumpaz, disparaît des Grisons. On a depuis perdu sa trace. I

En juin 2007, après deux ans d'absence, deux nouveaux ours sont observés dans les Grisons: JJ3 et son demi-frère, MJ4, progéniture de Joze et Maja.

En août 2007, JJ3 est capturé aux Grisons et muni d'un émetteur pour permettre de surveiller ses déplacements.

En mars 2008, JJ3 pénètre dans un domaine habité dans la vallée de l'Albula et pille des containers.

Dans le même temps, MJ4 est observé près de Zernez. Il est actuellement toujours en liberté.

L'Italie dénonce

En Italie, le ministre sortant de l'environnement Alfonso Pecoraro Scanio a critiqué une décision "erronée et irrationnelle".

Pour le ministre Vert, il s'agit d'un acte "très grave".

"En Suisse comme en Bavière pour l'ours Bruno (abattu en 2006), on assume une décision erronée et irrationnelle qui rend plus difficile la réintroduction d'un animal qui a toujours habité dans l'arc alpin", a-t-il affirmé.

Alfonso Pecoraro Scanio appelle au "dialogue et non à la fermeture" pour assurer la protection des espèces.