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Bangkok: la tension monte dans le pays

Près de 50 personnes ont été blessées au siège du gouvernement.
Près de 50 personnes ont été blessées au siège du gouvernement.
La tension est montée d'un cran à l'aéroport de Bangkok. Les manifestants anti-gouvernementaux ont érigé des barricades et lancé l'assaut contre un point de contrôle, alors que 2000 policiers ont pris position autour du site.

La tension est montée tôt samedi près de l'aéroport
international (Suvarnabhumi) où des manifestants ultra-royalistes
de "l'Alliance du peuple pour la démocratie" (PAD) ont érigé des
barricades à l'aide de barbelés et de pneus. Plusieurs centaines de
manifestants anti-gouvernementaux ont attaqué un point de contrôle
des forces de l'ordre, obligeant les policiers à fuir.

Point de contrôle attaqué

Environ 150 policiers tenant le point de contrôle ont pris leurs
véhicules et sont partis quand ils ont vu un convoi de manifestants
se diriger vers eux à vive allure. Le point de contrôle était situé
à environ 2 km de l'aéroport Suvarnabhumi.



Certains des opposants anti-gouvernementaux portaient des armes à
feu. Nombre d'entre eux, armés de barres de métal, ont frappé sur
les véhicules de police, brisant les pare-brises et lançant ce qui
semblait être des pétard sur les policiers. Environ 2000 policiers
étaient déployés samedi autour de l'aéroport.



Quelques heures après, une attaque à la grenade a fait au moins 46
blessés parmi les manifestants qui occupent le siège du
gouvernement, selon la police.

Négociation refusée

Les opposants ont rejeté toute
négociation et exigent comme préalable à la fin de leur action la
démission du Premier ministre Somchai Wongsawat. Le fondateur de la
PAD, Sondhi Limthongkul, a demandé à ses partisans, très organisés
et pour certains armés, de ne pas bouger.



Selon une estimation policière tôt samedi matin, 3000
protestataires se trouvaient à Suvarnabhumi, environ un millier à
Don Mueang (vols intérieurs) et 700 au siège du gouvernement à
Bangkok, occupé depuis le 26 août. Les opposants ont jusqu'ici
ignoré les sommations policières qui leur ont été signifiées
formellement et à l'issue desquelles les forces de sécurité peuvent
recourir à la force.

Premier ministre sur la sellette

Les manifestants de la PAD ont juré de faire tomber le Premier
ministre élu qu'ils qualifient de "tyran corrompu". Ils l'accusent
surtout d'être "l'homme de paille" de l'ex-Premier ministre en exil
Thaksin Shinawatra qui n'est autre que son beau-frère.



C'est justement depuis l'exil que Thaksin Shinawatra, encore très
populaire auprès des masses rurales du nord, a mis en garde contre
une explosion de violences dans le cas d'un nouveau putsch
militaire comme celui qui l'avait renversé en 2006.

Appel à une manifestation dimanche

Thaksin Shinawatra, qui se trouvait à Hong Kong, a accusé
"certains" responsables de l'armée de ne pas respecter les
résultats des législatives de décembre 2007, largement remportées
par ses lieutenants et qui avaient mis fin à quinze mois
d'administration militaire.



Un dirigeant pro-gouvernemental a appelé à une vaste
contre-manifestation dimanche à proximité du siège du gouvernement,
faisant craindre des heurts majeurs.



agences/lan/cer

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Appel de l'UE

Samedi, les ambassadeurs européens à Bangkok ont demandé aux manifestants d'évacuer "pacifiquement et sans tarder" les aéroports qu'ils assiègent.

Un appel similaire avait été lancé vendredi par Washington.

"Tout en respectant le droit de manifester et sans interférer en aucune manière dans le débat politique interne à la Thaïlande, l'UE considère que ces actions sont totalement inappropriées" et qu'elles "ternissent sérieusement l'image internationale de la Thaïlande", précise une déclaration de l'UE.

Pas de vol avant lundi

Des milliers de touristes impuissants tentaient toujours de fuir le royaume. Les compagnies ont été autorisées à opérer des vols prioritaires depuis la base militaire d'U-Tapao (190 kilomètres au sud-est de la capitale), mais aucun vol ne devrait pouvoir quitter le pays avant lundi.

De son côté, le vice-premier ministre Olarn Chaiprawat a lui prévenu que le rapatriement des passagers étrangers piégés en Thaïlande pourrait prendre jusqu'à «un mois».

Quelque 90'000 voyageurs sont immobilisés en Thaïlande en raison du blocus des aéroports de Bangkok par les opposants au gouvernement, selon les autorités.

Au moins 180 Suisses figurent parmi eux, selon les principaux voyagistes. Un charter doit rapatrier lundi les clients des voyagistes suisses. Vingt autres ont pu quitter le pays via l'aéroport de l'île de Phuket.

Sur son site de conseils aux voyageurs, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) déconseille désormais les voyages sur Bangkok "jusqu'à nouvel ordre".

Le voyagiste M-Travel (Hotelplan, Globus Voyages, ESCO, Wettstein...) comptabilisait vendredi une centaine de clients immobilisés depuis mardi.

Kuoni s'efforçait également d'évacuer 40 clients suisses du pays par cet aéroport.

Ces voyageurs se sont vu offert de prendre place samedi à bord d'un charter pour Zurich.

Les 62 clients de Vögele étaient aussi acheminés vendredi par bus vers Phuket, a indiqué TUI Suisse.

L'assureur-voyage Elvia affrétera également un charter pour rapatrier les clients des voyagistes suisses.

L'avion devrait se poser dans la nuit de samedi à dimanche sur la base d'U-Tapao.