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Le programme d'armement 2008 est sous toit

La remise en état des avions de combat était un des points contestés.
La remise en état des avions de combat était un des points contestés.
L'armée pourra disposer de 917 millions de francs pour ses achats. Le Conseil national a accepté mardi par 114 voix contre 57 le programme d'armement 2008, qu'il avait rejeté en septembre. L'UDC a cette fois renoncé à s'opposer au paquet.

Il y a trois mois, les démocrates du centre, en pleine guerre
d'usure contre Samuel Schmid, avaient joint leurs voix à celle du
camp rose-vert pour rejeter le programme lors du vote sur
l'ensemble.

Satisfaction UDC

Depuis, ils ont changé leur fusil d'épaule. L'UDC, qui disposera
dès janvier d'un ministre de la défense en la personne d'Ueli
Maurer, estime avoir obtenu ces derniers mois l'assurance que des
mesures seront prises pour améliorer la conduite de l'armée.



Le parti a rejeté le programme en septembre non parce qu'il
contestait les achats mais parce que le National a refusé
d'ajourner le débat en attendant un rapport, s'est justifié Toni
Bortoluzzi (UDC/ZH).

Colère de la gauche

Ces déclarations n'ont pas manqué de provoquer l'ire des
orateurs socialistes et écologistes. Depuis septembre, rien ne
s'est produit sinon une accumulation de paperasse, a lancé Josef
Lang (Verts/ZG). La discussion fondamentale sur l'avenir de l'armée
n'a pas encore été menée, a renchéri Evi Allemann (PS/BE).



En vain, la gauche s'est retrouvée seule à critiquer l'ampleur de
la liste d'achat. La majorité bourgeoise a défendu comme un seul
homme la nécessité des acquisitions prévues. Il s'agit de donner «à
nos enfants» le matériel dont ils ont besoin pour accomplir leur
mission, à savoir protéger la population, a souligné Samuel
Schmid.

Bon pour l'économie

Lors d'une des ses dernières apparitions devant le Parlement, le
conseiller fédéral sur le départ n'a pas hésité à utiliser la
menace d'une récession économique pour justifier son programme. Une
partie des commandes seront réalisées en Suisse ce qui garantira
des emplois, a-t-il insisté.



Le programme d'armement a déjà été accepté sans problème par le
Conseil des Etats. Outre les crédits pour les FA-18 et les
véhicules protégés de transport de personnes, cette liste d'achats
prévoit l'acquisition de douze engins d'exploration ABC (70
millions) et de quatre systèmes mobiles et protégés de détection
ABC (47 millions).



ats/cab

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La gauche pas écoutée

Les Verts ont tenté en vain de faire capoter le programme d'armement.

Le milliard ainsi économisé pourrait servir à financer des crèches ou des panneaux solaires, a plaidé en vain Geri Müller (Verts/AG). L'argument n'a pas fait mouche. Par 134 voix contre 30, la Chambre du peuple a rejeté sa proposition de non entrée en matière.

Les écologistes n'ont pas eu plus de chance en s'opposant à l'acquisition de 220 véhicules protégés de transport de personnes (396 millions de francs), acceptée par 142 voix contre 25.

Echec aussi (116 voix contre 58) pour les socialistes qui conditionnaient leur soutien au programme au report de l'enveloppe de 404 millions destinée à la mise à jour des avions de combat FA-18.

Le PS voulait lier ce crédit à l'achat prévu de nouveaux appareils pour remplacer les F-5 Tiger.

Il faut une véritable analyse synthétique des capacités de défense aérienne avant de pouvoir trancher, a estimé Hans Widmer (PS/LU).

Et de rappeler que le peuple aura le dernier mot vu que le Groupe pour une Suisse sans armée a lancé une initiative populaire pour contrer l'achat de nouveaux jets militaires.

Tout en reconnaissant qu'il était légitime de s'interroger sur l'échéancier de cet achat, Samuel Schmid a affirmé qu'il n'y avait pas de lien entre ce dossier et la modernisation des FA-18. Et différer cette dernière ne ferait qu'augmenter la facture.