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Sorties CD: Souchon, Lama et leurs peines

Souchon a choisi son âne Grisette comme compagne de pochette.
Souchon a choisi son âne Grisette comme compagne de pochette.
Ce sont deux sexagénaires énergiques et un jeune artiste qui font l'actualité musicale. Alain Souchon partage ses joies et ses peines, alors que Serge Lama fait un tour d'horizon de sa carrière. Enfin, Olive et moi offre un premier CD de qualité.

Il a 64 ans le père Souchon, mais depuis 1974 et ses débuts avec
"J'ai dix ans", il n'a pas changé. Ni la voix, ni les paroles, ni
le talent.

A la fois cocker espiègle et beagle triste, on ne peut que
l'aimer. Et d'autant plus quand il nous susurre "Ecoutez d'où ma
peine vient", titre de son douzième album.



Dès la pochette du disque, on reconnaît le Souchon qu'on aime
tant. L'homme pose en compagnie de son âne Grisette, un cadeau de
ce farceur de Voulzy qu'il se plaît à présenter sur son excellent site internet .

De l'économie au vague à l'âme

Excepté la chanson "Popopo", qui n'est pas la plus aboutie de
l'album, Alain Souchon fait cette fois une infidélité à son double
Laurent Voulzy, qui était occupé à "recollectionner" ailleurs au
moment de l'écriture de ce CD. Le poète échevelé s'est donc
débrouillé seul, à part deux titres écrits par son ami David
MacNeil et deux composés par son fils Pierre Souchon.



Comme toujours, Souchon aime faire part de sa réflexion sur le
monde, toujours sans prétention, toujours avec justesse. Alors que
la crise monopolise l'attention, "Parachute doré" ne va pas
détonner, mettant en scène un homme d'affaires qui fuit les
délégués syndicaux pour les vents tropicaux.



Mais la meilleure chanson du disque est sans conteste l'émouvant
"Ecoutez d'où ma peine vient", dont la mélancolie n'est pas sans
rappeler un autre tube de Souchon, "La vie ne vaut rien". Et le
poète à l'air étourdi ne délaisse pas pour autant ses thèmes
favoris: la légèreté de l'être (l'excellent "Rêveurs"), son Maroc
natal ("Sidi Ferouch"), l'amour ("Les saisons") et le vague à l'âme
("Oh la guitare").

"Fais-moi une passe" marque un but

Dans le fourmillement de nouveaux
artistes francophones, Olive et moi devrait logiquement se faire une place au
soleil. C'est un autodidacte nommé Olivier Costes qui a choisi
cette appellation pour faire connaître sa musique pop/rock. Et son
premier CD, "Fais-moi une passe", reprend la balle au bond et
marque le but.



Guidé par Da Silva, Olive et moi se situe déjà quelque part entre
les géniaux Renan Luce et Aldebert, avec une voix grasseyante à
souhait et des textes aux jeux phoniques plutôt séduisants. On peut
aussi retrouver le style Miossec. Sur ce disque, il faut surtout
relever deux duos avec une voix féminine ("Ile et elle" et le joli
coup de foudre dans "L'ascenseur").

Supporter les bleus

Comme titre phare, Olive et moi se risque sans tomber dans le
pathos à une énumération effrayante des malheurs de notre temps, du
11 septembre au H5N1 en passant par l'intifada. Et la morale de
"T'as survécu, c'est bien" est un cinglant "Alors de quoi tu te
plains"...



Quant à "Champion d'immonde", c'est un regard sur la vie à travers
un match de foot plutôt sombre: "Allez les bleus j'suis avec vous,
voyez mes bleus j'en ai partout". Mais avec toujours l'espoir que
quelqu'un lui fasse une passe. Même regard sportif sur "Encore un
tour": comme le cycliste, le chanteur déraille parfois et rate
certains virages.

Le tour d'horizon de Lama

Serge Lama , c'est tout ou rien. C'est un rire
tonitruant ou un Napoléon sombre. "Les p'tites femmes de Pigalle"
ou "Je suis malade". Et son dernier disque, "L'âge d'horizons",
n'échappe pas à la règle.



D'aventures en aventures, Serge Lama a atteint l'âge des premiers
retraités, l'âge où l'on regarde autant l'horizon que le passé.
L'âge du premier bilan, l'âge de raconter ses vieux souvenir, ses
joies, ses peines..



A travers 16 titres éclectiques, Lama fait le point sur sa vie et
sa carrière de sa voix forte: tantôt amoureux ("Les hommes et les
femmes"), tantôt déprimé ("J'espère"), ou encore léger ("Que viva
Vivaldi"), rappelant même Brel par moments ("Une histoire de
rien"). Et le titre "Alors que l'on s'est tant aimé" reçoit une
mention très bien.



Frédéric Boillat

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Autres albums attendus

Britney Spears, "Circus" (2 décembre)

Amadou et Mariam, "Welcome to Mali" (5 décembre)

Cat Power, "Dark End of the Street (9 décembre)

Leona Lewis, "Run" (12 décembre)

50 Cent, "Before I Self-Destruct" (15 décembre)

Coldplay, "Prospects March" (26 décembre)

U2, "No Line on the Horizon" (janvier)

Franz Ferdinand, "Tonight: Franz Ferdinand (26 janvier)

Lily Allen, "Stuck On The Naughty Step" (9 février)

Superbus, "Lova, Lova" (9 février)

L'info musicale de la semaine

L'une est de retour tout fringante, l'autre sombre encore un peu plus. Destins croisés de deux chanteuses que tout oppose, Amy Winehouse et Rika Zaraï.

Amy Winehouse a une nouvelle fois été hospitalisée cette semaine après une "mauvaise réaction à des médicaments qu'elle prend actuellement sur ordonnance", a indiqué sa porte-parole.

L'artiste, qui a plusieurs fois fréquenté des centres de désintoxication, se trouve dans une clinique privée de Londres après s'être sentie mal.

La chanteuse de 25 ans suit un programme de substitution à la drogue et a eu une mauvaise réaction à certains des médicaments.

De son côté, Rika Zaraï se porte comme un charme à bientôt 71 ans. La chanteuse israélienne a retrouvé la scène lundi dernier à Paris après une longue absence. Il s'agissait de son grand retour depuis un accident vasculaire cérébral qui l'avait laissée partiellement paralysée plusieurs mois.

Rika Zaraï, qui a suivi une rééducation intensive en France et en Allemagne, et qui avait annoncé on retour en janvier à l'affiche d'un music-hall parisien, a avancé ses retrouvailles avec le public en interprétant plusieurs chansons traditionnelles en hébreu. L'assistance lui a réservé une longue ovation.