En pleine tempête boursière, grands patrons et gouvernants du
monde entier ont constaté que le formidable cycle d'expansion des
dernières années arrivait à sa fin.
La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, venue mercredi
ouvrir le WEF, a assuré sans convaincre que l'économie américaine
allait "rester un moteur important de la croissance
mondiale".
Le Premier ministre français François Fillon s'est livré au même
exercice: "les fondamentaux de l'économie européenne sont
globalement sains et cela vaut particulièrement pour la France",
a-t-il dit.
Tonalité sombre
Dans les débats, la tonalité a été franchement plus sombre. "Il
va y avoir une grave récession aux Etats-Unis, un ralentissement
dans les pays émergents et un fort ralentissement en Europe", a
déclaré l'économiste Nouriel Roubini, rejoint par beaucoup
d'autres.
La Chine, l'Inde et le reste des économies émergentes affichent
encore de belles perspectives de croissance mais les avis ont
divergé sur leur capacité à sauver la planète d'un brutal coup de
frein économique.
Le patron du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn
a souhaité une réponse "sérieuse" et "mondiale". Il a lancé un
appel aux gouvernements qui en ont les moyens de mettre leur
politique budgétaire au service de la croissance et de ne pas s'en
remettre uniquement aux instruments monétaires.
Banques centrales tancées
Les banques centrales ont d'ailleurs été sévèrement critiquées,
accusées de ne pas avoir contrôlé d'assez près le développement de
techniques financières de plus en plus complexes et opaques tout en
volant au secours des marchés au plus fort de la crise.
Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet
a affiché à Davos un certain fatalisme en affirmant que la
"correction" des marchés était attendue et nécessaire. Il s'est de
nouveau montré inflexible face aux appels pour baisser fortement
les taux à l'image de la Réserve fédérale. Seule la lutte contre
l'inflation doit guider l'action de la BCE, a-t-il martelé.
afp/cer
Les organisateurs du WEF satisfaits
Le directeur du WEF André Schneider, a tiré dimanche un premier bilan positif de l'édition 2008.
Les organisateurs sont très contents, a-t-il déclaré à la Télévision alémanique (SF).
Les discussions menées à Davos auront des conséquences sur "l'architecture financière", ce qui permettra d'éviter à l'avenir les problèmes liés à la crise actuelle.
Des personnalités importantes, comme le Premier ministre britannique Gordon Brown et le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, ont appelé à renouveler les efforts pour lutter contre la pauvreté, a relevé André Schneider.
Par ailleurs, le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda a présenté un fonds de dix milliards de dollars pour lutter contre le changement climatique
Société générale: l'affaire inquiète
La nouvelle de la gigantesque fraude découverte à la Société générale en France, tombée au plus fort du Forum, a semé la stupeur et l'incrédulité.
Elle a représenté comme un rappel que la crise n'en était peut-être qu'à son début.
Les mots "hallucinant", "incroyable", "incompréhensible" revenaient dans les conversations.
Un trader est accusé par la Société Générale d'être l'auteur d'une "fraude" qui a coûté près de 5 milliards d'euros à la banque.