Avec le remplacement de Marcel Rohner par Oswald Grübel , le Département
fédéral des finances (DFF) voit un «signal positif» dans ce
changement. La nouvelle distribution va contribuer à stabiliser le
numéro un bancaire suisse et aider à regagner la confiance, a
indiqué jeudi à l'ATS le porte-parole du DFF Roland Meier.
Oswald Grübel est un homme très expérimenté qui a fait preuve de
ses capacités en tant que chef du Credit Suisse. Le DFF n'a en
revanche pas confirmé s'il a fait pression sur Marcel Rohner afin
qu'il quitte son poste. Quant au départ du président du conseil
d'administration Peter Kurer, exigé par de nombreuses voix, la
décision revient à l'assemblée générale des actionnaires, a rappelé
Roland Meier.
Doris Leuthard: "un bon choix"
Devant plusieurs médias, la conseillère fédérale Doris Leuthard
a estimé que la nomination d'Oswald Grübel arrive au bon moment et
que le conseil d'administration a fait un bon choix. L'arrivée de
cet expert de renommée internationale permettra à la banque de
prendre un nouveau départ, a estimé la cheffe du Département
fédéral de l'économie (DFE).
Oswald Grübel connaît bien la Suisse et la place financière
helvétique, ce qui est un avantage, a commenté Thomas Sutter,
porte-parole de l'Association suisse des banquiers (ASB). Il a
beaucoup d'expérience dans le management et il a recueilli beaucoup
de confiance au cours de sa carrière passée.
"Il était temps", selon le PS
Les partis se sont montrés rassurés du départ de Marcel Rohner.
«Il était temps», a déclaré le président du PS Christian Levrat.
«Marcel Rohner semblait plus entraîné par la crise qu'en mesure de
la maîtriser», selon lui. Le PS met aussi la stature d'»expert de
renommée internationale» d'Oswald Grübel et sa capacité à
«s'imaginer une place financière suisse prospère sans évasion
fiscale» en avant. Mais il s'insurge contre le salaire annuel de
trois millions de francs attribué à l'Allemand.
Pour le président du Parti libéral-radical (PLR) Fulvio Pelli, le
fait qu'Oswald Grübel ne vienne pas de l'UBS est un avantage. Il
n'est pas responsable de la débâcle actuelle. En outre, il «agit de
manière concrète et sait diriger», selon Fulvio Pelli.
"Pas suffisant" pour le PDC
Même son de cloche du côté du PDC, qui rappelle qu'Oswald Grübel
a fait ses preuves au Credit suisse. Le parti estime aussi que la
démission de Marcel Rohner est une «excellente décision». «Mais ce
ne sera pas suffisant», regrette Dominique de Buman,
vice-président. «Indépendament des reproches qui lui sont faits, il
serait opportun pour Peter Kurer d'aligner son comportement sur
celui de Marcel Rohner.»
L'UDC ne veut pas se prononcer sur un éventuel départ de Peter
Kurer. Elle reconnaît toutefois aussi les compétences d'Oswald
Grübel, un fin connaisseur de la place bancaire suisse, aux yeux de
Toni Brunner, président du parti. Mais l'UDC continue à réclamer
une restructuration de l'UBS. Si Oswald Grübel ne parvient pas à
donner l'impulsion nécessaire, la classe politique interviendra, a
averti Toni Brunner.
ats/mej/ps
Le milieu bancaire enthousiaste
Le changement de direction est une bonne décision pour renouer avec la confiance des clients et des investisseurs, souligne SEC Suisse, l'Association suisse des employés de banque. Mais l'UBS a besoin de la compétence de ses collaborateurs pour y parvenir et celle-ci ne pourra pas être assurée en cas de licenciement.
Le Credit Suisse a souhaité bonne chance à son ancien patron Oswald Grübel. «Nous avons toujours répété combien il est important d'avoir deux grandes banques globales concurrentes sur la place financière helvétique, a indiqué son porte-parole Marc Dosch. Le fait qu'Oswald Grübel reprenne la direction de l'UBS «nous réjouit», a-t-il ajouté. «Nous lui souhaitons beaucoup de succès».
A l'image de la Bourse suisse, où l'action UBS a pris l'ascenseur, les analystes se sont eux aussi montrés enthousiastes.
Oswald Grübel a une grande expérience de la branche et de la direction, écrit la Banque Vontobel. Dans l'environnement actuel, c'est «inestimable» pour l'UBS mais aussi pour la place financière suisse dans son ensemble.
La Banque cantonale de Zurich note que venant de l'extérieur, Oswald Grübel ne traîne pas de casseroles.
Contrairement à son prédécesseur qui a donné le sentiment de flotter, on peut en attendre une stratégie, renchérit Helvea. Mais les analystes mettent en garde contre des attentes exagérées.