Amis de la musique, prenez une petite pilule rose ou passez votre chemin. Car "Glamour à mort" , le nouvel album de l'excentrique Arielle Dombasle écrit par le non moins extravagant Philippe Katerine, pourrait vous faire passablement de mal.
A l'écoute de la dernière bizarrerie de Madame BHL, on a soit envie de rire aux éclats, soit envie de changer immédiatement de galaxie. Mélange de Castafiore et d'E.T., Arielle est irrésistible dans le rôle qu'elle joue, kitch à souhait, provocante, jamais banale, agaçante. Quoiqu'on pense de cette musique et de cette voix dissonantes, on ne peut que s'émerveiller de cette douce folie.
SuperArielle, glamour et hors normes
"Glamour à mort", c'est tout et n'importe quoi. D'un hommage à une bonne soeur mexicaine à une relation tendancieuse avec un étrange monseigneur. C'est des chansons glamour, pailletées et même dérangeantes.
Arielle revendique aussi une certaine proximité bucolique avec les animaux: des câlins à une biche hydrocéphale ("A la Néandertal"), des miaulements plaintifs ("Petit chaton") ou encore de folles chevauchées sur un délicat "Poney rose".
Si vous en voulez plus, ne ratez pas le délirant clip "Extraterrestre" (notamment visible sur son site web ), où SuperArielle et Philippe Katerine tentent de sauver le monde avant de s'envoler vers une autre galaxie dans une soucoupe volante. Une vraie bonne idée, car leur binôme n'est pas encore fait pour la nôtre.
Clarika, hors des sentiers battus
Il est de ces artistes qui roulent leur musique loin des plateaux TV et des buzz du web. Clarika, une pétillante Française de 32 ans, en fait partie. Trop peu connue du grand public, cette chanteuse atypique sort un 5e CD, "Moi en mieux" .
Fille d'un poète hongrois réfugié en France, Clarika a hérité de son goût pour les mots, pour le verbe fort et acéré. Si la musique coule doucement, ce sont bien cette liberté de ton et ce regard insolent sur le quotidien qui attirent. Clarika passe sans complexe du blâme unilatéral de ces gloseurs qui nous abreuvent de paroles ("Les bavards") aux larmes d'une mère qui doit laisser partir son fils ("Lâche-moi").
Danser comme Shakira sur des textes de Barbara?
Le titre phare de l'album résume à lui seul cette chanteuse qui ne s'apparente à nulle autre. "Bien mérité", critique au 2e degré de l'exclusion: "Tant pis pour ta gueule si t'es né sous les bombes. Ben ouais, tu l'as bien mérité. T'avais qu'à tomber du bon côté de la mappemonde." Sans concession, mais sans cliché.
Clarika joue aussi dans l'autodérision. Après avoir évoqué ce que "Je ne serai pas", elle tente de voir ce que serait "Moi en mieux". Cela donne "Danser comme Shakira sur des textes de Barbara." ou encore avoir un avis écouté sur le Proche-Orient. Une quête illusoire et futile. Le sucré-salé "Escape lane" et le doux-amer "Rien de tel" concluent un disque aussi éclectique qu'alléchant.
Bob Dylan toujours aussi bon, mais...
Un monstre sacré qui sort un disque, ça fait forcément du bruit: 67 ans et 46 CD, Bob Dylan est un monstre sacré. Et "Together through life" ("Ensemble pour la vie") a envoûté la critique. On la suit volontiers à l'écoute de "This dream of you" et surtout "Jolene".
Toutefois, au risque de commettre un crime de lèse-roi de la folk, il faut avouer que le résultat laisse un léger souffle de déception, tant on peine à trouver ce que ce nouvel album a de plus, ou de moins, que le précédent. On retrouve et on aime cette voix rauque et ces ballades blues, mais au final on ne débusque pas de véritables tubes.
Lhasa ou un zen quasiment... tibétain
Une chanteuse américano-mexicaine au nom d'une capitale tibétaine et qui vit au Québec. Le ton est donné, Lhasa est une chanteuse ouvertement internationale qui chante en anglais. Son 3e album éponyme est un hymne à la musique calme, quasiment zen, presque un peu trop. Pas une note plus haute que l'autre, une mélodie lancinante, un jeu de guitare très discret, on s'endort de bien-être, mais parfois un peu d'ennui.
Lhasa a toutefois un de ces grains de voix aussi doux qu'éraillés qui tend les oreilles de plaisir. On lui demande simplement des titres un brin plus enjoués, comme l'est par exemple "Fools gold".
Frédéric Boillat
Les prochains albums attendus
Green Day, "21st Century Breakdown" (15 mai)
Iggy Pop, "Préliminaires" (18 mai)
Eminem, "Relapse" (18 mai)
Eros Ramazzotti, "Ali E Radici" (22 mai)
Lara Fabian, "Toutes les femmes en moi" (22 mai)
Christophe Willem, "Caféine" (25 mai)
Simple Minds, "Graffiti soul" (25 mai)
Florent Pagny, "C'est comme ça" (25 mai)
Amandine Bourgeois, "20 m2" (1er juin)
Miss Dominique, "Si je n'étais pas moi" (1er juin)
Michel Delpech, "Sexa" (1er juin)
Placebo, "Battle for the sun" (8 juin)
Black Eyed Peas, "The E.N.D" (8 juin)
Moby, "Wait for me" (29 juin)
L'info musicale de la semaine
Une vraie fausse visite de Beyoncé a suscité la polémique cette semaine en Autriche.
Tout a commencé lorsque la chanteuse américaine a fait son entrée dans un prestigieux musée viennois, l'Albertina. Son directeur lui a même fait visiter les lieux.
Pendant ce temps, les rumeurs ont couru que la star de R'n'B, qui donnait dans la soirée un concert une salle viennoise, arpentait les boutiques de la capitale autrichienne.
Il a alors été dévoilé que Beyoncé avait envoyé un sosie à sa place au musée pendant qu'elle faisait du shopping.
Le musée de l'Albertina a réagi avec indignation à cette imposture, précisant qu'il comptait protester auprès du manager de la chanteuse. "C'est inadmissible. Nous ne comprenons pas", a fait savoir sa direction.
Il a toutefois été révélé deux jours plus tard que cette fausse visite était en fait un gag organisé par une radio privée avec un sosie de l'artiste.
Beyoncé n'était elle pas au courant de l'imposture.