Les joyeux drilles de la série télévisée "Caméra Café"
reviennent sur grand écran avec "Le Séminaire" , la suite d'"Espace Détente", sorti
dans les salles obscures il y a quatre ans déjà.
Cette fois-ci, le délégué syndical Hervé (Bruno Solo), son pote
Jean-Claude (Yvan Le Bolloc'h), autoproclamé roi de la vente, et
leurs collègues sont conviés à un séminaire d'entreprise destiné,
selon la direction, à resserrer les rangs.
Du bon temps en perspective! Mais Hervé découvre bien vite que le
séminaire cache en réalité une évaluation du personnel en prévision
d'une restructuration de l'entreprise.
Comédie sociale et sentimentale
Horrifiés par la nouvelle, les
participants décident finalement de retourner les stratégies
enseignées lors du séminaire contre leur propre direction.
Sur cette intrigue en forme de lutte de classes se greffe
plusieurs histoires comico-sentimentales, entre les accès
d'infidélité d'Hervé et les tentatives de reconquête amoureuse de
Jean-Claude.
D'après Bruno Solo, co-scénariste avec Yvan Le Bolloc'h, le
séminaire est "un terreau fantastique pour une comédie". Nul doute
que les deux fidèles compagnons de route sauront vous faire rire en
mettant en lumière les travers du monde cruel de l'entreprise.
Film anti-crise
"Erreur de la banque en votre faveur" : titre bizarre pour une comédie
anti-crise signée Gérard Bitton et Michel Munz, scénaristes peu
connus mais qui peuvent notamment se vanter d'avoir réalisé "Ah! si
j'étais riche" en 2002 et écrit le scénario des deux opus de "La
Vérité si je mens".
Point de départ de l'histoire: Julien Foucault (Gérard Lanvin),
employé comme maître d'hôtel dans une grande banque d'affaires, est
licencié après 17 ans de bons et loyaux services. Le malheureux est
renvoyé sans indemnité. La banque refuse même de financer
l'ouverture d'un restaurant avec son meilleur ami Etienne
(Jean-Pierre Darroussin).
Délit d'initié, argent facile
Julien Foucault décide d'utiliser
les informations confidentielles glânées au cours de sa carrière
pour son profit personnel. Ca marche, et même mieux que prévu!
L'argent coule à flots dans les poches du financier en herbe.
La banque ne tarde toutefois pas à découvrir l'astuce. Pris en
flagrant délit d'initié, Julien Foucault sera alors à la merci de
son ancien employeur, qui décide de le piéger. Un joli casting, des
répliques efficaces, un scénario bien ficelé: "Erreur de la
banque..." devrait vous faire oublier les déboires de l'économie.
Le temps d'un film tout au moins...
Didier Kottelat
L'agenda cinéma
Les sorties de la semaine
"Erreur de la banque en votre faveur" de Michel Munz et Gérard Bitton. Avec Gérard Lanvin, Jean-Pierre Darroussin, Barbara Schlulz.
"Le Séminaire" de Charles Nemes. Avec Bruno Solo, Yvan Le Bolloc'h.
Les sorties du 3 juin
"Terminator Renaissance" de McG. Avec Christian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin.
"The Women" de Diane English. Avec Meg Ryan, Candice Bergen, Annette Bening, Eva Mendes.
"Maman est chez le coiffeur" de Léa Pool. Avec Gabriel Arcand, Céline Bonnier.
"Departures" de Yojiro Takita. Avec Masahiro Motoki, Tsutomu Yamazaki, Ryoko Hirosue.
"Home" documentaire de Yann Arthus-Bertrand.
"La Teta Asustada" de Claudia Llosa. Avec Magaly Solier, Susi Sánchez, Efraín Solís.
L'info cinéma de la semaine
Le cinéaste autrichien Michael Haneke, qui avait déjà décroché sur la Croisette le Grand Prix pour "La pianiste" en 2001 et le prix de la mise en scène quatre ans plus tard pour "Caché", a obtenu dimanche avec son dernier film, "Le ruban blanc", la récompense suprême, la Palme d'or du 62e Festival de Cannes.
Ce long-métrage, dont l'action se situe dans un village du nord de l'Allemagne, à la veille de la Première guerre mondiale, met en scène les enfants d'une chorale et leurs familles qui sont confrontés à des accidents étranges. Les incidents prennent une tournure qui s'apparente peu à peu à un rituel punitif dans ce film évoquant la montée du nazisme.
"Le bonheur est très rare", "c'est un moment de ma vie où je suis vraiment très heureux", a confié le cinéaste, qui s'est adressé à son épouse en recevant sa récompense. Il a serré dans ses bras Isabelle Huppert, présidente du jury et lauréate du prix d'interprétation en 2001 pour son rôle dans "La pianiste", à la fin de la cérémonie présentée avec humour par l'acteur français Edouard Baer.
Autre succès pour l'Autriche: le jury du 62e Festival de Cannes a décerné son prix d'interprétation masculine à un compatriote de Michael Haneke, Christoph Waltz, pour son rôle dans "Inglourious Basterds", un film de guerre de l'Américain Quentin Tarantino, dont l'action se déroule pendant la Seconde guerre mondiale.
Le prix d'interprétation féminine a été attribué à la Française Charlotte Gainsbourg pour son rôle dans "Antichrist" du Danois Lars Von Trier, un film qui a divisé les festivaliers en raison de sa violence extrêmement crue et d'une scène de mutilation génitale difficilement soutenable. Dans cette fable sombre, un couple se retire dans un chalet pour faire le deuil de son enfant.
La deuxième récompense par importance, le Grand Prix, est revenu à "Un prophète" du réalisateur français Jacques Audiard, qui évoque le milieu carcéral, en suivant l'itinéraire d'un jeune homme, Tahar Rahim, qui devient un vrai gangster au contact du milieu corse en prison. "Je suis saisi d'un syndrôme d'imposture", a lancé le fils du plus célèbre dialoguiste français, Michel Audiard, en recevant son prix.