Le commerce extérieur souffre
Le commerce extérieur de la Suisse a poursuivi sa descente aux enfers en mai. Tant les exportations que les importations ont décroché d'un cinquième. Aucune lueur d'espoir n'apparaît pour l'heure à l'horizon.
Les exportations helvétiques se sont effondrées de 19,1% sur un
an à 14,26 milliards de francs, a indiqué mardi l'Administration
fédérale des douanes (AFD) dans son relevé mensuel. L'économie
suisse n'avait jamais connu une telle déroute depuis l'introduction
de la méthode de mesure actuelle en 1988.
En termes réels, le plongeon dépasse même les 20% (20,7%). La
situation s'est encore détériorée en mai, preuve que le creux de la
vague n'a toujours pas été atteint. Les chiffres désaisonnalisés
(comparaison avec le mois précédent) sont retournés dans le rouge (
8,7%), après l'embellie d'avril.
La métallurgie grande perdante
Pas moins de 7 industries exportatrices sur 10 ont vu leur
chiffre d'affaires chuter entre 22 et 39%. Une fois de plus, la
métallurgie a essuyé le plus lourd revers (-38,8%), en raison
notamment de l'effondrement du secteur fer et acier. L'industrie
des machines et de l'électronique a également pris une gifle,
encore plus forte que lors des mois précédents (-30%).
Les livraisons de machines textiles et celles pour emploi à la
main ont été les plus fortement touchées avec un repli de moitié.
Les machines pour le travail des métaux et les machines motrices
ont subi un sort similaire.
Le secteur alimentaire s'en sort bien
L'horlogerie, les industries du textile, des matières
plastiques, du papier et des arts graphiques ainsi que de
l'habillement ont accusé un repli d'un quart. La chimie (-6,1%)
s'en sort mieux grâce à l'essor des principes actifs.
Au final, seul l'industrie des denrées alimentaires, boissons et
tabac ( 3,7%) échappe un peu au marasme ambiant.
Importations en baisse partout
Les achats helvétiques ont bu la tasse sur tous les continents.
Les importations en Afrique se sont effondrées de 60% en raison de
l'arrêt des envois de pétrole libyen. Elles ont fondu d'un
cinquième dans l'UE et en Amérique du Nord.
La Suisse affiche par ailleurs toujours un important excédent
commercial de 2 milliards de francs, soit un niveau comparable à
celui de l'an dernier.
ats/ak
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L'industrie horlogère en difficulté
L'industrie horlogère helvétique est durement touchée par la récession depuis plusieurs mois. L'impact de la crise sur l'emploi s'est également intensifié. Le groupe genevois Franck Muller a ainsi fait savoir récemment qu'il allait supprimer quelque 200 emplois, soit la moitié de ses effectifs.
La manufacture locloise Zenith va elle licencier 70 de ses 250 collaborateurs. Et de nombreuses entreprises ont introduit le chômage partiel.
Le groupe Swatch, leader mondial du secteur, a annoncé à son tour une réduction du temps de travail de ses collaborateurs. Sa filiale Universo, basée à La Chaux-de-Fonds et qui produit des aiguilles pour montres, va réduire de 50%, à partir du 1er septembre, le temps de travail de 285 de ses 350 employés en raison du recul des commandes.