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Le Labour ouvre son congrès annuel

Gordon Brown ne veut pas d'élections législatives anticipées
Gordon Brown prudent à propos d'élections anticipées
Les travaillistes britanniques, confortés par de bons sondages, ont ouvert dimanche leur congrès annuel avec un discours du ministre des Finances Alistair Darling, alors que les spéculations sur des élections anticipées enflent.

Le ministre britannique des Finances Alistair Darling a souligné
dimanche sa confiance en la solidité de l'économie nationale.

Retenir les leçons

Alistair Darling a indiqué devant les militants à Bournemouth,
une station balnéaire du sud de l'Angleterre, qu'il fallait
«retenir les leçons» de la crise subie ces derniers jours par la
banque Northern Rock, qui a ébranlé le système bancaire
britannique, afin de mieux protéger à l'avenir les petits
épargnants.



Il a appelé à «une régulation effective des marchés
internationaux» et à une meilleure supervision des banques tout en
se montrant confiant sur les perspectives de l'économie
britannique, «l'une des plus solides au monde».

Spéculations sur des élections

Mais au premier jour du congrès du Labour, c'est la perspective
d'élections législatives anticipées qui était dans tous les
esprits, alors que le moral des travaillistes apparaît gonflé par
une série de sondages favorables.



Le Premier ministre Gordon Brown a laissé planer le suspense sur
la chaîne de télévision BBC1 sur son intention de convoquer ou non
des élections. «Il y a tout le temps eu des spéculations mais je
pense que les gens savent qu'au cours de ces mois d'été, j'ai juste
continué mon travail», a-t-il dit.



Des conseillers le poussent à un scrutin dès la fin octobre pour
profiter d'une opinion favorable, selon la presse, mais le Premier
ministre est connu pour sa prudence.

Profiter de l'état de grâce

Gordon Brown, qui a succédé sans élections nationales à Tony
Blair le 27 juin à Downing Street, peut théoriquement rester en
poste jusqu'en 2010, les travaillistes ayant remporté les dernières
législatives en mai 2005. Mais en obtenant un mandat propre, il
pourrait asseoir sa légitimité et élargir la majorité travailliste
à la chambre des Communes si les élections lui sont
favorables.



Un sondage effectué pour le «Sunday Mirror» accorde aux
travaillistes 39% des intentions de vote, contre 33% aux
conservateurs de David Cameron et 19% aux
libéraux-démocrates.



Selon les enquêtes, les électeurs ne semblent pas tenir rigueur au
gouvernement de la crise provoquée par les problèmes de la Northern
Rock, maintenue à flot par l'intervention de la Banque d'Angleterre
(BoE).



Gordon Brown a défendu l'action du gouverneur de la BoE, Mervyn
King. «Mervyn King a été un brillant gouverneur pour la Banque
d'Angleterre», a plaidé Gordon Brown.

Discours très attendu lundi

Le Premier ministre doit lundi prononcer un discours attendu qui
«devrait montrer que nous sommes non seulement un gouvernement
compétent» mais qui a une vision pour le futur, a-t-il
précisé.



Un discours qui pourrait apparaître comme un début de campagne
électorale. Le ministre des Affaires étrangères David Miliband, qui
doit s'adresser au congrès mardi, se prend même à rêver «d'une
deuxième décennie pour le Labour» au pouvoir, dans un entretien à
l'»Observer».



agences/cer

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Un leadership reconnu et apprécié

Depuis sa prise de fonctions, Gordon Brown a fait preuve de leadership face à plusieurs crises.

A commencer par sa réaction pondérée après les attentats terroristes déjoués de Londres et de Glasgow aux tout premiers jours de son mandat.

Cela lui a valu la sympathie de l'opinion britannique.

Selon un sondage publié dimanche, 66% des personnes interrogées trouvent que Gordon Brown fait un excellent Premier ministre.

Forts de ce constat, nombreux sont ceux qui le pressent de capitaliser cet état de grâce et de profiter du mauvais score de son adversaire conservateur David Cameron dans les sondages avant que d'éventuelles turbulences ne viennent tout compromettre.

La crise de la Northern Rock

La confiance dans le système bancaire britannique a été ébranlée cette semaine quand la banque Northern Rock a appelé à l'aide la banque centrale, après avoir été frappée par la crise du crédit sur les marchés mondiaux déclenchée par les incertitudes sur les emprunts immobiliers américains ("subprime").

La panique s'est traduite par de longues files d'attente devant de nombreuses succursales de la banque, un événement jamais observé depuis l'époque victorienne.