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Sorties CD: un Moby expérimental pour connaisseurs

Intimisme, mélancolie et calme au menu de "Wait for me".
Intimisme, mélancolie et calme au menu de "Wait for me".
On le disait égaré. Moby prouve le contraire, avec "Wait for me", un retour aux sources intimiste qui séduira les connaisseurs. De son côté, la fée Regina Spektor, touchée par la grâce, sort de loin son meilleur album, "Far".

L'énergumène Moby
sort cette semaine son 9e album, "Wait for me", qui se présente
comme un retour aux sources pour le musicien new-yorkais.



On disait Moby égaré après la sortie l'an dernier de "Last Night",
album très controversé dont certains critiquaient la tendance
disco. Rien de ceci dans "Wait for me", un disque ultra mélodique
et expérimental. Moby retrouve l'intimisme de ses débuts et cela
plaira sans doute aux puristes.



Mais pour être tout à fait honnête, "Wait for me" est un album
fait pour les connaisseurs. Les autres pourraient vite éprouver un
certain ennui.

Egaré comme dans un film de Lynch

Sur "Wait for me", Moby retourne à la place qui lui plaît le
plus: celle de chef d'orchestre. Il chante sur "Mistake", peut-être
le titre le plus réus si, et laisse la place à certains de ses amis
sur les autres chansons.



Globalement, l'album est voué à la mélancolie et au calme. Parfois
un peu trop, comme sur "Jltf" (sic).



Le musicien dit avoir été inspiré par un discours de David Lynch
sur la créativité pour ce disque. Le réalisateur l'en remercie en
créant un clip d'animation pour "Shot in the back in the head".
"Wait for me" rappelle d'ailleurs le sentiment d'égarement que l'on
peut ressentir après avoir vu un film de Lynch.

Regina Spektor touchée par la grâce

Il arrive, c'est rare, qu'un être
humain soit touché par la grâce. Il est alors, c'est injuste, doté
d'un talent qui fait de lui une personne à part. C'est le cas de la
magnifique, merveilleuse, ensorcelante Regina Spektor .



Une chance pour nous, cette New-Yorkaise d'origine russe compose
et chante. Résolument romantiques, intimement classiques (piano),
lyriquement joyeuses, délicatement mélancoliques, ses chansons ne
rentrent dans aucune catégorie, à part celle des petits joyaux à
l'état brut.



Après le succès de "Begin to hope", Regina Spektor sort un 5e
album, "Far", certainement son plus réussi.

Allergiques aux émotions, gare!

L'envoûtante Regina Spektor ne craint ni les émotions, ni les
envolées lyriques et n'a pas peur d'en faire trop (ce qu'elle ne
fait jamais, d'ailleurs).



Cela explique que sa pop classique nous envoie en orbite. "Human
of the year" en est le parfait exemple, avec ses airs d'opéra-pop.
La môme Spektor est excellente quand elle se la joue romantique
("Man of thousand faces") et inventive dans les airs plus légers
("Machine", "The calculation").



Et quand elle dit que "personne ne rit de Dieu dans un hôpital ou
lorsque l'avion se met à secouer brutalement" dans "Laughing with" (titre qui a
fâché certains intégristes croyants), on n'en ressort pas
indemne.

Manu Larrouy, beau "mec à la coule"

Manu Larrouy est un beau mec, il chante pas mal et il
est malin. Grâce à un peu de provoc', il a réussi à faire parler de
son premier album, "Mec à la coule".



Certes, le disque du Toulousain a des qualités. Oscillant entre
accents tantôt tsiganes, reggae ou plus rock, sa pop française
éveille l'intérêt. Des ritournelles qui trottent dans la tête et
des paroles sympa font le reste.



Mais c'est surtout grâce au single "Mec à la coule" et à ses
paroles politiquement incorrectes que Manu Larrouy se démarque.
"Moi qui suis ni pédé, ni juif, ni vendeur de spliffs", voilà ce
que chantonne le beau parleur.

Attention, l'addiction vous guette

Une fois que vous aurez entendu ce "Mec à la coule", vous serez sous le charme.
Mais attention à l'addiction, car ce titre est une réussite. La
rengaine est entraînante et, ne boudons pas notre plaisir, les
paroles intelligentes.



Et quid du reste de l'album? Il est plutôt prometteur grâce à une
certaine habileté à manier les mots et les notes. Mais autant
certains titres sont appétissants ("A fond", "Le coeur gros", "Le
dernier mot"), autant il leur manque la dose d'impertinence du
single.



Mention spéciale toutefois pour "L'arbre a la gueule de bois":
paroles rigolotes qui poussent à la réflexion.



Cécile Rais

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Les autres albums attendus

Ebony Bones, "Bone Of My Bones" (6 juillet)

David Bowie, "Vh1 storytellers" (album live, 6 juillet)

Ashanti, "The vault" (6 juillet)

Billy Talent, "Vol 3" (13 juillet)

Keane, "Hopes and fears. Under the iron sea" (22 juillet)

Whitney Houston, "The wait is over" (28 août)

Calvin Russel, "Dawg Eat Dawg" (fin août)

M. (Mathieu Chedid), "Mister Mystère" (7 septembre)

Beastie Boys, "Hot Sauce Committee" (14 septembre)

Mickey 3D, "La grande évasion" (21 septembre)

Muse,"The Resistance" (septembre)

Renan Luce, "Le clan des miros" (12 octobre)

Sting, "If On a Winter's Night..." (26 octobre)

Da Silva, "La tendresse des fous" (octobre)

Agnès Jaoui, "Dans mon pays" (novembre)

L'info musicale de la semaine

L'annulation de la série de concerts de Michael Jackson à Londres ne donnera pas lieu à une reformation de circonstance de ABBA, a assuré Benny Andersson, l'un des quatre membres du groupe pop suédois.

"Personne ne nous l'a demandé, mais si la question nous avait été posée, la réponse aurait été 'non' parce que les concerts (de Michael Jackson) devaient commencer dans une semaine", a expliqué Andersson. "Et même si ces concerts n'avaient pas lieu dans une semaine, non, nous ne sommes pas intéressés", a ajouté Andersson.

Le décès de Michael Jackson est survenu alors que la pop star américaine préparait un marathon de 50 concerts à Londres. Le premier de ces concerts à guichet fermé était programmé le 13 juillet prochain.

La disparition du "roi de la pop" et le vide qu'elle crée pour la programmation a alimenté la rumeur d'une reformation de ABBA, dont les membres se sont séparés en 1982.

"Nous sommes en discussion avec un petit quatuor de Suède", avait affirmé le patron de la société organisatrice AEG Live, David Campbell, dans un entretien au tabloïd britannique "The Sun".

Depuis plus de 25 ans, les fans réclament sans succès la reformation du groupe.