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Course au Conseil fédéral: double ticket à Genève

Portaits dissemblables pour le double ticket libéral.
Martine Brunschwig Graf et Christian Lüscher choisis par les libéraux genevois
Les libéraux genevois lancent Martine Brunschwig Graf et Christian Lüscher, tous deux conseillers nationaux, dans la course pour la succession de Pascal Couchepin au Conseil fédéral. Les 150 délégués réunis jeudi soir en assemblée ont opté pour le double ticket.

Les militants ont suivi le mot d'ordre de leur président Michel
Halpérin en choisissant de ne pas choisir entre "deux candidats de
talent". Le vote s'est conclu par 75 votes pour la double
candidature et 55 contre. Le parti libéral genevois présentera donc
ce double ticket au groupe PLR à Berne.



A quelques mois des élections cantonales genevoises, cette
décision était attendue car les libéraux n'avaient pas intérêt à se
diviser. Lors du débat, quelques délégués, dont Jacques-Simon
Eggly, ancien président des libéraux suisse, ont tout de même
soutenu une candidature unique argumentant qu'elle aurait beaucoup
plus de poids.

Pour la collégialité

Les discussions
ont eu lieu en l'absence des deux principaux intéressés. Ils
avaient pu un peu plus tôt défendre leur vision de la politique
fédérale. La favorite Martine Brunschwig Graf a ouvert les
feux.



Dans un discours très sobre, Martine Brunschwig Graf a regretté
que la Suisse se place actuellement en position de faiblesse sur le
plan international. Elle a exigé des autres le respect des règles,
notamment dans le domaine de la fiscalité.



"Gouverner est tout un art, il faut savoir faire des compromis
mais sans compromission", a ajouté la vice-présidente du groupe
parlementaire PLR à Berne. Elle estime que le gouvernement doit
retrouver la voie de la gouvernance collégiale et cesser d'utiliser
la presse dominicale comme canal de communication. Elle a conclu en
citant Montesquieu.

"Au service de mon pays"

L'outsider Christian Lüscher a attaqué
son plaidoyer en évoquant les effets de la crise financière et
économique. "Le pays est isolé au niveau international et le
Conseil fédéral a la responsabilité de mettre en oeuvre des
mécanisme pour y remédier", a relevé l'avocat.



Il veut que la Suisse renoue des relations harmonieuses avec les
Etats-Unis en résolvant le problème UBS. "Certains me trouvent trop
jeune, trop peu expérimenté ou trop ambitieux, mais je trouve
normal à 45 ans de mettre toute mon énergie au service de mon
pays". Il a souligné son véritable coup de foudre pour la Berne
fédérale. "Je m'y meus avec passion et avec une certaine
efficacité", a-t-il ajouté avec aplomb.



ats/lan

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Les autres prétendants au siège de Couchepin

Les candidatures de Martine Brunschwig Graf, 59 ans, et de Christian Lüscher, 46 ans, interviennent après celle du conseiller aux Etats neuchâtelois Didier Burkhalter, 49 ans.

Dans le canton de Vaud, on spécule sur une candidature du président du Conseil d'Etat Pascal Broulis.

Le PLR fribourgeois a indiqué qu'il souhaitait décider le conseiller national Jacques Bourgeois et le conseiller d'Etat Claude Lässer à se lancer. On attend encore leur réponse.

Mais le Tessinois Fulvio Pelli, président du Parti libéral-radical suisse, est considéré comme le candidat ayant le plus de chances d'accéder au gouvernement, même s'il a jusqu'ici refusé de briguer le poste.

Les sections cantonales ont jusqu'au 10 août pour annoncer leurs candidats.

Si ça s'agite du côté du PLR, les autres partis restent en embuscade.

Les démocrates-chrétiens pourraient tenter de récupérer le siège perdu en 2003, mais aucune candidature n'a encore été lancée.

De leur côté, les Verts n'excluent pas de se lancer dans la course.