La Tribune de Genève a publié jeudi un article qui se base sur l'acte d'accusation
qu'elle "s'est procuré". Les journalistes résument ce document de
près de 600 pages qui selon eux "dénonce les mensonges et les
falsifications de la direction et des réviseurs de la
banque".
"Ce procédé n'est vraiment pas sérieux dans une démocratie", a
indiqué Me Jean-François Marti, l'un des avocats de Dominique
Ducret, l'ancien président de la BCGe qui est accusé. Son autre
avocat, Me Robert Assael, se dit très choqué et parle d'un
"dysfonctionnement grave".
"Violation du secret de fonction"
"Si la fuite vient du Palais du Justice, ça relève de la
violation du secret de fonction", souligne Me Assael. L'avocat
avait finalement reçu l'acte d'accusation jeudi en fin de
matinée.
Le secrétariat général de Pouvoir judiciaire a indiqué à l'ATS que
le pli recommandé adressé par la Chambre d'accusation aux avocats
et contenant les réquisitions du Procureur général dans cette
affaire ont quitté le Palais de Justice le 29 septembre. Le
décalage semblerait donc être lié à la livraison des
documents.
Christian Lüscher, avocat de Marc Fues, ancien directeur de la
BCGe, n'avait pas non plus reçu jeudi matin le document avant la
lecture de la presse. Il se dit "fâché" et "préoccupé". Ces
défenseurs réfléchissent aux moyens à disposition pour réagir.
Faux dans les titres et gestion déloyale
Du côté des parties civiles, les avocats de l'Etat de Genève Mes
Eric Alves de Souza et Jean-Luc Herbez précisent avoir reçu le
document jeudi dans la matinée. Ils vont prendre le temps de
l'étudier. Une audience devant la Chambre d'accusation est prévue
le 27 octobre. Le procès devrait avoir lieu l'année
prochaine.
L'affaire de la BCGE a éclaté en 2000. L'établissement financier,
gangréné par les mauvais crédits immobiliers, se trouvait au bord
de la faillite. Il a été sauvé grâce à l'intervention de l'Etat de
Genève. La justice s'est saisie de l'affaire.
Les cinq accusés, trois anciens dirigeants de la banque et deux
réviseurs, sont inculpés de faux dans les titres et gestion
déloyale. Me Assael rappelle que son client Dominique Ducret
conteste toutes ces accusations.
ats/ak