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Le rêve du vol habité sur Mars s'éloigne

Le sol de la planète rouge ne sera-t-il foulé que par des robots?
Le sol de la planète rouge ne sera-t-il foulé que par des robots?
Les projets d'exploration spatiale habitée des Etats-Unis sont sévèrement remis en question par les experts mandatés par le président Obama. Ceux-ci jugent l'argent alloué et les technologies actuelles insuffisants pour conquérir Mars avec un risque acceptable.

Selon les conclusions préliminaires de la commission d'experts créée par le
président Barack Obama, un retour des astronautes américains sur la
Lune d'ici 2020 est également hors de question sans une rallonge de
trois milliards de dollars par an pour construire un nouveau
lanceur.



"Le programme spatial habité que nous avons aujourd'hui n'est
réellement pas faisable avec l'argent dont nous disposons", a
déclaré le président de la commission Norman Augustine au cours
d'une interview à la chaîne PBS. "Soit nous modifions le programme
actuel, soit nous dépensons plus pour avoir quelque chose
d'intéressant et qui marche", a-t-il ajouté, soulignant que "le
défi pour la Maison Blanche sera de faire des choix".

Seul projet viable: l'ISS

La Nasa consacre environ dix milliards de dollars, sur les 18
milliards de son budget annuel, à ses programmes de vols habités à
savoir la navette et le développement du successeur, la fusée Ares
1 et la capsule Orion. Dans l'état actuel des choses, le maintien
de la Station spatiale internationale (ISS) jusqu'en 2020, qui est
quasiment achevée, est le seul projet viable, selon les
experts.



Mais les Etats-Unis seront sans moyen de transporter leurs
astronautes jusqu'à l'ISS au-delà de 2010 avec la mise hors service
prévue des navettes spatiales. Ils dépendront des Soyouz russes et
ce jusqu'à au moins 2015 quand Ares 1 et Orion seront prêts à
voler. La Nasa compte aussi sur le développement de lanceurs
commerciaux pour assurer un service de transport vers l'ISS.



Le rapport rédigé à l'issue d'une série de réunions dans le pays
sera officiellement présenté le 31 août mais ses conclusions sont
déjà largement publiées sur le site internet de la commission.
Norman Augustine, ancien PDG respecté du groupe Lockheed Martin a
déjà fait part des résultats à la Maison Blanche vendredi
dernier.

Quatre options

Norman Augustine a indiqué que la commission offrirait quatre
grandes options au président Obama. Il a aussi précisé que même si
Mars demeure à long terme "l'endroit logique" pour envoyer des
astronautes, d'autres lieux plus accessibles aujourd'hui sont aussi
dignes d'intérêt comme certains astéroïdes.



Mais Norman Augustine a aussi relevé la réalité de défis
techniques. Il a souligné que les effets des radiations cosmiques
sur l'organisme humain durant de longues périodes étaient méconnus,
notant qu'un voyage aller-retour vers la planète rouge prendrait
260 jours environ plus probablement un séjour d'un an sur
place.



Selon John Logsdon, ancien directeur du Space Policy Institute de
l'Université George Washington, la Maison Blanche pourrait prendre
des mois à trancher. Il a aussi estimé que le travail de la
commission "était salutaire".



afp/ther

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5 ans d'illusions

Peu après sa prise de fonctions en janvier, Barack Obama avait créé ce comité pour examiner le programme spatial lancé par son prédécesseur George W. Bush en 2004. Il s'agissait de retourner sur la Lune avant 2020 en prélude à un voyage vers Mars et au-delà dans le système solaire.

Selon John Logsdon, ancien directeur du Space Policy Institute de l'Université George Washington, "nous avons hérité d'une des nombreuses promesses vides de l'administration Bush qui avait élaboré un très bon programme de vols habités mais sans fournir les fonds pour le concrétiser", a expliqué le président de la commission, Norman Augustine, à l'AFP.

"Nous avons ainsi vécu une illusion pendant cinq ans", a ajouté cet expert.