Leuenberger pour une réduction drastique du CO2
Les pays industrialisés, dont la Suisse, devraient réduire leurs émission de gaz à effet de serre de 80 à 95% d'ici 2050, par rapport à la situation de 1990, estime le GIEC. Un objectif auquel s'associe Moritz Leuenberger dans sa réponse à une pétition de Pain pour le prochain et Action de Carême.
Au niveau mondial, les émissions globales de gaz à effet de
serre doivent être réduites au moins de 50 à 85%, selon le rapport
du Groupe d'experts intergouvernementaux sur le climat
(GIEC).
"Le Conseil fédéral s'associe à cette exigence. Rapporté aux
émissions des pays industrialisés", ce souhait signifie "une
réduction de 80 à 95% par rapport à 1990»" écrit le chef du
Département fédéral de l'environnement (DETEC) dans sa lettre, dont
l'ATS a obtenu une copie et dont les éléments ont été confirmés
lundi par le porte-parole du DETEC, Harald Hammel.
Le message du Conseil fédéral sur la révision de la loi sur le
CO2, approuvé en août, mentionne déjà une telle réduction,
nécessaire "pour éviter les effets néfastes des changements
climatiques".
Objectif de 20% pour 2020
Dans les négociations pour la conférence internationale de
Copenhague de décembre prochain, le Conseil fédéral demande une
réduction d'au moins 20% des émissions de gaz à effet de serre
d'ici 2020 par rapport à 1990.
Au cas où d'autres pays sont prêts à une réduction plus élevée, il
souhaite augmenter son objectif à 30%. Le message du gouvernement
sera traité par le Parlement l'année prochaine.
ats/os
Publié
Irréaliste selon les partis
Des propos que mettent en doute tant la gauche qu'economiesuisse. Pour les conseillers nationaux Roger Nordmann du PS et Ueli Leuenberger des Verts, interrogés par l'ATS, il est bien beau de reconnaître cet objectif si les mesures nécessaires pour y parvenir ne sont pas mises en oeuvre.
Economiesuisse quant à elle se demande s'il est raisonnable de parler d'un horizon temporel si lointain. Il est déjà difficile de s'entendre sur des objectifs pour les dix prochaines années, note Urs Näf, expert en matière de climat pour economiesuisse.
La pression des associations
Pain pour le prochain et Action de Carême avaient remis à la mi-septembre au Conseil fédéral une pétition sur le climat avec plus de 10'000 signatures.
Elle appelait le gouvernement à s'engager à Copenhague pour une politique climatique qui tienne la route et «pour les demandes des êtres humains dans les pays en développement».
Moritz Leuenberger "s'approche" de ces exigences dans sa réponse, écrivent les ONG dans un communiqué publié lundi. Une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020 est toutefois une offre "pusillanime" du Conseil fédéral, selon elles.
"C'est comme si les pompiers discutaient du calibre de la lance à incendie devant une maison" qui brûle, estiment-elles.